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Nettoyage impeccable chez les oh ! nettes gens

À la, non Claire, mais c’est tant mieux, à la Anne Fontaine m’en allant promener, je suis passé directement de Nathalie à Nettoyage à Sec et je n’ai pu, et ne pourrai peut-être jamais plus, dissocier les deux films.

Pourquoi ?

Parce que l’un est trop, sinon le contraire, du moins l’envers de l’autre.

En quoi ?

Dans celui-ci, un couple et un jeune homme, dans l’autre un couple et une jeune fille. Dans celui-ci de simples commerçants dans une ville de province, dans l’autre en plein Paris une gynécologue et un mari gagnant pas mal et voyageant beaucoup. Voyager beaucoup, ce n’est pas du tout le cas du couple de ce Nettoyage, eux, c’est plutôt Noisy-le-Sec ou Vesoul de Jacques Brel. Et dans la maison, on a la belle-mère qui, elle, ne chante pas Trois Petites Notes de Musique comme Judith Magre chez elle dans Nathalie, mais Un Gamin d’Paris, un souvenir ému de Bobino. Et dans le salon, ou plutôt la salle de séjour, la télé n’est pas « cette merde que tu regardes »(Depardieu dans Nathalie) mais des émissions où les gens « étalent leur vie devant tout l’monde » (Berling dans Nettoyage).

Maintenant si on cessait de comparer et qu’on se concentrait sur celui-ci ?

Commençons par le titre. Le titre est excellent. C’est ce que je me dis au commencement et encore plus à la fin.

L’histoire ? Impeccable. Un film autant sur l’abandon que sur les soi-disant « démons » du sexe chez les « oh ! nettes » gens.

Les personnages ? Impeccables. Des principaux jusqu’à la dernière des silhouettes.

Les acteurs ? Impeccable. Avec mention spéciale à Miou-Miou que j’aime « de miou en miou ».

La mise en scène ? Avertissement au lecteur : j’y connais rien ou pas grand-chose, comme le personnage de Merhar dans l’art du repassage quand on lui met un fer en main pour toute la toute première fois. Mais comme ce personnage, il faut que je me lance, donc je dis : R.A.S. à moins que… ce gros plan sur le hublot d’un lave-linge ou cet autre sur l’écran d’une télé où passe une femme qui dit qu’elle est jalouse, on me dise que c’est ça, la mise en scène, monsieur le critique amateur. Ou le fait que la scène où Merhar patine à la patinoire avec l’enfant vienne juste après celle où il fait l’amour avec la maman de cet enfant alors que normalement « on ne patine pas après l’amour » ? Mais ça, ce n’est pas plutôt du montage, monsieur le prof de cinéma ?

Un dernier détail (pour vous peut-être mais pas pour moi) : il y a une scène de sexe vers la fin où Merhar demande, soit « Tu aimes ? » soit « Tu m’aimes ? », je n’entendais pas bien, et là je me suis dit que « Tu aimes » et « Tu m’aimes », ce n’est la même chose, que dans le premier cas on parle de sexe, et dans le deuxième de l’amour.

Morale (après le sexe et l’amour, j’aime bien une morale) « Il faut avoir le cœur bien sec pour qu’un tel film ne vous le nettoie pas. »


rere15
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il y a 7 jours

Critique lue 5 fois

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