Après le joli succès de "Subway" et le film phénomène "Le grand bleu", Luc Besson était le patron du cinéma français.
Il en profite pour changer de genre et impose en tête d'affiche Anne Parillaud, sa fiancée et actrice oubliée connue essentiellement pour être une des ex d'Alain Delon avec qui elle tourna plusieurs films.
Le pitch est intéressant: Nikita (Anne Parillaud), jeune rebelle toxicomane fait partie d'une bande de voyous. Après avoir commis un crime, elle est arrêtée. On l'a fait passer pour morte et Nikita est forcée d'être une espionne pour les services secrets français. Son chef est Bob (Tchéky Karyo)...
L'idée de faire une criminelle une espionne est une idée tellement plausible que je me suis parfois demandé si c'était pas réel... De toutes façons, si c'était vrai personne ne le saurait. Et cette idée m'a rappelée celle du film de guerre "Les 12 salopards" où 12 anciens gangsters acceptaient de faire la guerre au lieu de rester en prison à vie. Peut-être Besson y a--il pensé....!
Le prénom Nikita lui est venue dans un avion en entendant la chanson "Nikita" d'Elton John.
Le film démarre d'emblée par une scène d'action où Besson montre qu'il maitrise bien sa caméra.
Et il montrera qu'il sait installer une tension quand il le faut mais aussi parsemer d'humour et de romantisme son long métrage.
Parce que Nikita fait rire par sa manière d'être , surtout la première partie où elle est formée pour devenir espionne.
Et le romantisme arrivera quand elle va rencontrer Marco (Jean-Hugues Anglade), un caissier.
Besson prit un risque en engageant Anne Parillaud : le résultat va s'avérer payant: elle crève l'écran et trouve le rôle de sa vie. Elle aurait du devenir une star après ce film mais elle fit malheureusement de mauvais choix dont un que je comprends (difficile de dire non à John Landis quand il vous appelle pour jouer dans un film fantastique-horreur qui s'appelle "Innocent blood).
Autour d'elle on saluera la performance tout en finesse de Tchéky Karyo : à la fois séducteur, manipulateur, plus sensible qu'il en a l'air et sans doute amoureux de Nikita. Un de ses meilleurs rôle .
Jean-Hugues Anglade donne beaucoup d'humanité et de sensibilité au fiancé de Nikita. Un de ses rôles les plus marquants.
Parmi les petits rôles on notera Jeanne Moreau, Jean Bouise (il est malheureusement mort à la fin du tournage), Roland Blanche.*
Et surtout Jean Réno qui fit sensation dans le rôle de Victor le nettoyeur. Je l'ai rarement trouvé aussi bon. Ce personnage servira de point de départ pour "Léon"...
Les scènes avec Victor sont impressionnantes et font parti des scènes d'anthologie du film.
Comme d'habitude ,la musique est signée Eric Serra, grand musicien qui travailla notamment pour Jacques Higelin. Une de ses meilleures partition à mon avis.
"Nikita" sera un nouveau succès pour Besson avec environ 3 millions 500 000 entrées. Comme d'habitude la critique fut mitigée (Besson et les critiques : une magnifique histoire de haine !) mais cela n'empêchera le film d'obtenir plusieurs nominations aux Césars. Anne Parillaud remportera le césar de la meilleure actrice. Il est un des rares Besson que j'adore , peut-être même mon favori. Il deviendra d'emblée une référence puisque les américains en feront un remake réalisé par John Badham et qu'une série sera dérivée du film de Besson.