Faire un film sur la marge, le nomadisme et la précarité, sur un phénomène de société y poussant des personnes vieillissantes, en s'inscrivant dans le système de production de la souris, tout un programme.
Tout Nomadland est à l'image de cette contradiction initiale, d'un côté le pathos omniprésent, lorgnant franchement sur le misérabilisme, de l'autre une vision fantasmée de ce mode de vie, occultant presque au passage qu'il ne découle aucunement dans le cas présent d'un choix mais bien des conséquences de réalités sociales et économiques.
De la même manière le jeux avec la frontière entre documentaire et fiction ne me semble pas avoir sa place dans un cinéma d'aussi grands studios, je ne peux pas m'empêcher de voir dans le fait que des nomades âgés y jouent leurs propres rôles un cynisme économique absolu autant que dégueulasse. Cynisme dont le paroxysme est bien évidement la présence d'Amazon, qui donne du "bon argent" aux travailleurs précaires, à vomir !
Restent tout de même quelques belles choses, la photo évidement, mais ça semble presque un peu facile, la prestation de France McDormand, et malgré tout le fait de parler de ce sujet dans un film promis à une très large distribution, l'académie des Oscars a dû avoir le sentiment d'avoir fait une immense bonne action, grand bien leur fasse.