Avec « October Baby », Andrew et Jon Erwin ambitionnaient manifestement de livrer un drame poignant sur la quête d'identité et le pardon. Mais derrière cette belle intention, le film se révèle être un produit lourd, manipulateur et terriblement manichéen, ce qui explique pleinement ma note de 3/10.
Dès les premiers instants, l'entreprise paraît artificielle. La réalisation multiplie les effets faciles : musiques sur-signifiantes, ralentis pathétiques, dialogues surécrits... Tout est orchestré non pour raconter une histoire, mais pour arracher des larmes, à n'importe quel prix. Au lieu d'émouvoir, « October Baby » force l’émotion comme un vendeur peu scrupuleux forcerait une vente : avec insistance et maladresse. À aucun moment je n'ai ressenti d'authenticité ou de naturel dans ce récit censé être intime.
Plus problématique encore est la lourdeur idéologique qui pèse sur l'ensemble du film. Sous couvert d’un drame personnel, « October Baby » délivre un message univoque, saturé de jugements implicites. Plutôt que d'inviter à la réflexion, il impose une vision moralisatrice, sans laisser de place au questionnement ou à la nuance. Ce manque de subtilité m’a particulièrement rebuté, rendant le film plus oppressant qu'émouvant.
Sur le plan artistique, la faiblesse est tout aussi criante : la mise en scène sans imagination, la photographie sans âme et le jeu inégal des acteurs n'arrivent jamais à compenser un scénario prévisible et pétri de bons sentiments factices. Même les moments de révélation, qui auraient dû être des sommets émotionnels, tombent à plat par excès de lourdeur et absence de retenue.
Finalement, « October Baby » est un film qui confond émotion et manipulation, sincérité et prosélytisme. Plutôt que de traiter son sujet avec finesse et intelligence, il choisit de marteler un message préfabriqué, au mépris de la complexité humaine. L'intention de départ aurait pu toucher, mais l'exécution calamiteuse en fait une expérience pesante et, pour moi, profondément irritante.