René Clément livre ici un thriller qui tient en haleine. Le superbe générique pop du début réalisé par Maurice Binder (plus tard à l’œuvre à partir de 1962 sur les James Bond) donne une identité au film. Nino Rota a écrit une excellente bande son pour le métrage entre morceaux anxiogènes et sonorités traditionnelles italiennes. Henri Decaë livre une photographie magnifique avec l'utilisation du procédé Eastmancolor. Les décors du pays de la dolce vita (Naples, Ischia, Procida et Rome) sont vraiment un cadre idéal pour le scénario. C'est comme un univers empli d'innocence traversé par une machination inexorable. Tous les comédiens sont bons : Marie Laforêt, Maurice Ronet et surtout Delon. C'est ce dernier qui dans son rôle de Tom Ripley que le monde entier découvre à la sortie du film. Son personnage très caméléon lui donne l'occasion de dévoiler toute une palette d'émotions et de nombreuses prouesses (vocales, graphiques, manœuvrières, etc). On voit même au début du film Romy Schneider qui elle n'est pas crédité au générique, et ce, 9 ans avant de retrouver Delon et Ronet dans La Piscine (1969).
En bref, à partir de ce film, c'est littéralement Plein Soleil sur Delon dans les deux décennies qui vont suivre.