Delon en large
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René Clément adapte Le Talentueux Mr Ripley de Patricia Highsmith dans un film plomb de deux heures autour d’un Alain Delon égal à lui-même – jeune et beau, simplement, comme si cela suffisait. N’ai pas lu l’œuvre, l’envie m’en vient maintenant.
Dans les rues de Rome, Philippe et Tom s’amusent, boivent et rigolent, draguent (Romy Schneider en coup de vent) avant de rejoindre Marge, la fiancée de Philippe, pour s’embarquer quelques jours sur un yacht sous le soleil méditerranéen.
si Philippe, gosse d’un riche industriel, y est habitué, ce n’est pas le cas de son ami (?) Tom.
Avidité et jalousie, bientôt les manipulations de ce dernier mettent en branle un mécanisme implacable pour lui assurer à son tour l’amour, l’insouciance, et la douceur de vivre riche.
C’est ça Plein Soleil : un but, une position, une ambition, le rêve d’être en lumière, de profiter à son tour pleinement. De faire tout ce qui est nécessaire pour dorer et briller.
Alain Delon incarne avec justesse ce Tom Ripley intelligent et froid, juvénile beauté machiavélique. Marie Laforêt compose une Marge fragile et douce, aux yeux verts ensorcelants. Deux yeux qui, à eux seuls, suffisent à expliquer l’envie de Ripley. Maurice Ronet, le Philippe bientôt assassiné, manque lui de naturel face à ses partenaires.
Le film est d’une facture très classique, René Clément continue de faire le cinéma comme au sortir de la guerre. C’est maniéré, mais relativement efficace grâce à un montage assez millimétré, et si l’harmonie des couleurs à chaque séquence ne renforçait pas la douceur ambiante, un noir et blanc surexposé aurait pu suffire. Il est dommage par exemple de ne pas avoir plus utiliser la luminosité pour alourdir la tension, assombrir les confessions.
Tom Ripley tue mais les motivations restent floues.
L’argent ? L’amour ? Les deux ? Le goût irrépressible de la manipulation ?
René Clément ne tranche pas.
Laisse son héros goûter un instant de son succès,
Un instant seulement.
Difficile de cautionner les actes de Tom Ripley, impossible de ne pas saisir dans ses multiples motivations une certaine compréhension de l’homme, presque de l’empathie. Comme à son habitude, le réalisateur filme l’esprit humain sur les corps et ses mécanismes d’être aux autres, sans juger. D’un naturalisme ici plus froid qu’à l’accoutumée, glacial presque.
Matthieu Marsan-Bacheré
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Créée
le 27 nov. 2015
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