Ceux qui à l’époque étaient déjà épouvanté qu’un predator puisse s’allier à une humaine dans AvP en seront pour leur frais. Souhaitant étendre la franchise, Disney ose faire de la créature iconique un héros d’action à part entière qui doit plaire au plus grand nombre . Fini le monstre qui n’a pas une tête de porte bonheur, le predator parle, possède des sentiments humains, devient amis avec des animaux mignons, se remet en question et devient ecolo. Pour ne pas que le sang coule, les scénaristes ont trouvé l’excuse grossière que toutes les personnes humaines à l’écran seraient des synthétiques, afin que le predator puisse defourailler à loisir sans heurter la sensibilité des plus petits. Évidemment, quand on est fan du premier film, tout ceci est extrêmement difficile à avaler et on a le droit de détester.
Pour autant on ne passe pas non plus un mauvais moment, car le réalisateur a un certain savoir faire dans les scènes d’action avec une gestion de l’espace qui rappelle les meilleurs Del Toro. Et de l’action il en y a un paquet. En terme de cinéma popcorn on est gâté et la générosité se voit à l’écran, avec un soin apporté aux effets spéciaux simplement prodigieux. Tout ceci amène un certain souffle à cette aventure et les premiers moments sur la planète hostile sont une réussite. Finalement le film aurait gagné à n’etre qu’une simple chasse avec un fort sentiment d’immersion. Car dès que le film essaye d’aller plus loin et de philosopher, on reste toujours au ras des pâquerettes.
Predator Badlands va énerver les fans de la première heure car Disney n’y est pas allé de main morte sur la guimauve. Mais le spectateur profane devrait passer un bon moment avec un predator tout gentil et mignon qui se bat pendant 1h45 dans ce qui ressemble à une magnifique cinématique de jeu vidéo. Si ils l’adaptent sur console, j’achète.