Le film Predator Badlands se présente comme une œuvre qui s'écarte résolument de la figure traditionnelle du Predator, un choix que l'on accueille positivement tant il apporte un vent de fraîcheur à une franchise qui, bien souvent, retombait dans des schémas prévisibles.
Historiquement, le Predator a toujours été dépeint comme un tueur froid et implacable, s'inscrivant dans la lignée des icônes du cinéma d'horreur telles que Jason Voorhees ou Michael Myers. Ces chasseurs sont définis par leur absence d'émotion et leur pure efficacité. "Predator Badlands" opère une rupture radicale en introduisant Dek, un Yautja profondément humanisé, pétri de doutes et d'une vulnérabilité inédite.
L'intrigue est centrée sur le bannissement de Dek, dont les différences physiques et émotionnelles le rendent indigne aux yeux de ses congénères. Banni de sa planète, il doit impérativement chasser pour retrouver l'honneur perdu. Cependant, sa pérégrination sur la planète qu'il explore dans le film devient un voyage initiatique. Loin de son peuple qui ne lui a offert que menaces et rejet, Dek apprend à remettre en question ses valeurs. Il découvre la camaraderie et la compassion, des sentiments qui lui révèlent qu'il ne doit rien à ceux qui l'ont ostracisé.
Le parti pris du réalisateur d'humaniser le personnage de Dek à ce point est un pari osé. Par moments, cette approche fonctionne à merveille, permettant une connexion émotionnelle rare avec une créature qui était jusqu'alors une pure machine à traquer. À d'autres moments, le ton deviens trop bon enfant, diluant ainsi la menace et la brutalité que l'on peut rencontrer dans "Predator : Badlands". C'est dans cet équilibre délicat que réside la principale force, et parfois la faiblesse, du film.
En conclusion, "Predator Badlands" est un film sympathique et divertissant. Il ose explorer de nouvelles facettes de son personnage principal, transformant une icône de l'horreur en un héros complexe. Les nombreuses références à l'univers d'Alien et de Predator sont également un régal pour les fans, témoignant d'une coexistence plus fluide et riche des deux univers depuis le rachat de Fox par Disney.