Aux frontières du réel
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Et ben je me suis bien poilé ! En plus je savais rien de l'intrigue (ou alors j'avais tout oublié en lançant le film), j'ai donc été surpris de la direction prise.
Le scénario manque clairement d'une structure solide : on suit l'intrigue comme s'il s'agissait d'une série de sketches se suivant, ainsi donc des personnages fort présents au début peuvent perdre en importance dans la deuxième moitié ou le contraire. C'est très linéaire pour le coup. Mais chaque scénette (d'ailleurs sur la fin on enchaîne pas mal de rebondissements en peu de temps) ne dure qu'un court instant et c'est sur un ton délirant, par conséquent ça donne l'impression de partir un peu partout. Et puis un autre problème que l'on rencontre tout du long du film : on ne sent pas le temps qui passe. Lorsqu'un personnage déclare que ça fait 34 jours qui se sont écoulés depuis tel événement, le spectateur se trouve un peu surpris.
Mais qu'est-ce que c'est drôle, par toutatis ! Les gags fonctionnent assez bien. Les auteurs (dont Gardin que j'avais découvert y a à peu près un an dans un sketche hilarant trouvé sur Youtube et qui joue un des rôles principaux) écrivent de bons personnages (bien caractérisés) et les exploitent bien. Mieux, ils choisissent un petit monde d'écolo un brin bobo dans toute son hypocrisie et en jouent avec saveur. L'événement science-fictionnel, inattendu, est le bienvenu car il permet d'aller au bout d'une idée folle. Sans doute le traitement est-il en deçà de ce à quoi on s'attendait, mais ça reste de la très bonne comédie.
La mise en scène n'est pas géniale, malheureusement. Je n'ai pas trop compris l'intérêt du format scope ; je suis p'tet un con-conservateur mais pour moi ce format implique un sentiment d'aventure que l'on ne retrouve pas ici (j'ai cru qu'on allait le trouver lors que l'aspect science-fictionnel fut dévoilé mais non en fait). Le découpage est parfois maladroit et en plus Judor se met un peu trop en vedette par moment là où des plans larges auraient suffi. C'est quand même pas dégueulasse pour autant, la caméra reste globalement au service du scénario, les gags sont bien mis en scène, les acteurs ont de l'espace pour jouer.
Bref, je me suis bien poilé, et c'est trop rare avec les comédies françaises ! Tiens, je me demande si le titre est une référence à "Calmos".
Créée
le 15 sept. 2017
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