Ce genre de film advient quand un contre-champ n'est pas donné au champ médiatique.
L'urgence du témoignage contraint, soumet le film.
En même temps, c'est cette urgence qui lui donne sa force, sa raison d'être.
Comme la force de vie de Fatem lui a donné sa raison d'être, et de disparaître.
Comme si elle le savait d'avance, et que son sourire si communicatif mais à la communication brisée, elle nous le délivrait (c'est le mot) déjà d'outre-tombe.
Pour paraphraser André bazin :
"La photographie (le cinéma, la vidéo) ne crée pas l'éternité, comme le fait l'art ; elle embaume le temps, le sauvant simplement de sa corruption. Tous les films naissent libres et égaux."
Et ce faisant, rendent libres et égaux ceux qui de part et d'autre de l'écran s'y adonnent, s'y abandonnent.
Le film a rendu Fatem libre, on peut dire à présent qu'elle est notre égale.