Un petit thriller au coeur de l'été, c'est jamais désagréable, surtout quand c'est bien poisseux.
On est bien en France, c'est sûr, l'architecture, les gens, la langue, on est en France. Mais ce journaliste (et ses collègues) un peu dépourvu de déontologie qui se découvre sur le tard l'obsession de résoudre cette affaire de féminicide en bande organisée, cette périphérie picarde, un peu dans la cambrousse, un peu urbaine, surtout un peu misérable, ces racistes en pick-up qui communiquent par C.B., ç'aurait tout aussi bien pu se passer quelque part dans le sud des Etats-Unis, Louisiane, Mississipi, qu'en sais-je. Ca n'est pas un gage de qualité, peut-être, mais c'est quelque chose qu'on voit finalement assez peu dans le cinéma français (dont je ne suis certes pas le premier exégète).
Et sans vouloir faire à la manière de, l'ambiance marche bien.
Et au milieu, ce qui ne gâche rien, Samuel (Sami Bouajila) cinquantenaire bien tassé (estimation au doigt mouillé), essaye de construire sa vie ou d'échapper à la construction de cette vie, il n'est pas très clair dans sa tête. Sa fille qu'il a peu vu et qui fait un stage dans son journal, sa collègue maitresse, ses collègues, les seuls potes qu'on lui connaisse.
Au fur et à mesure, la tension monte, et la scène du restaurant, scène construite de peu d'actions, qui est donc un travail de monteur sans doute assez méticuleux, est une belle réusssite.
Pourquoi que 7, finalement ? En écrivant cette chronique, qui n'est faite que de souvenirs positifs, je me le demande. Un point noir, peut-être. La toute fin.
Un peu trop happy end, mais je comprends que ça fasse du bien (et comme c'est inspiré d'une histoire vraie, allez savoir, c'est peut-être ça aussi le dénouement réel).