le 8 juil. 2025
Journalisme à sensations
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Les journaux spécialisés dans le fait divers n’ont pas très bonne presse auprès des familles des victimes, qui les perçoivent bien souvent comme des opportunistes, impatients de tremper leurs plumes dans ce qu’il y a de plus pourri chez l’être humain. Dans Rapaces, le personnage de Samuel, journaliste d’investigation au célèbre magazine Détective, définit d’ailleurs l’exercice de son métier comme « mettre le nez là où la police n’ose même pas mettre la main », employant pour cela des méthodes répréhensibles sur le plan moral. C’est du reste l’une des nombreuses forces du film de Peter Dourountzis, ce refus de romancer ou diaboliser ce journalisme un peu voyou. Un vrai respect envers son sujet que le réalisateur et co-scénariste exprime également par le traitement qu’il réserve à la relation entre Samuel et sa fille, Ava, aspirante journaliste. Loin d’être artificielle et ne débordant jamais sur l’intrigue principale – l’enquête autour d’un féminicide par vitriolage - cet arc narratif la soutient en lui donnant un enjeu et une profondeur supplémentaire bienvenus.
Une narration efficace qui offre à Dourountzis toute latitude pour penser sa mise en scène. Le dernier quart d’heure, concentré de tension au découpage et au filmage exemplaires, constitue d’ailleurs un spectaculaire tour de force au regard de ses modestes moyens – en grande partie mobilisés dans le tournage de ladite séquence. Rapaces ne se limite cependant pas à ces seules dix minutes : la rigueur technique déployée en amont et la justesse du ton (hormis lors du générique d’ouverture, dont l’esthétique « pulp » jure avec le traitement réaliste du reste du film) permettent aussi à ce pur moment de cinéma de pleinement s’épanouir à l’écran.
Un épanouissement qui se ressent également chez les acteurs. A ce titre, Sami Bouajila et Mallory Wanecque forment un tandem père/fille suffisamment crédible pour que le spectateur soit enclin à les suivre et s’attacher à leur sort. Ils sont l’une des dernières forces de ce film noir réussi, qui mérite de sortir de la confidentialité.
Créée
le 1 déc. 2025
Critique lue 4 fois
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