Avec Red Sonja, la réalisatrice M.J. Bassett revisite l’icône de l’heroic-fantasy imaginée par Robert E. Howard et popularisée au cinéma dans les années 80. Cette nouvelle version s’annonce comme une fresque d’action et d’aventures, portée par un souffle épique… mais aussi par quelques faiblesses qui empêchent le film de s’imposer totalement.
Le scénario signé Tasha Huo reprend les bases mythologiques du personnage : vengeance, destinée et soif de liberté. On sent la volonté d’offrir un film plus moderne, plus sombre et moins kitsch que l’original, avec une héroïne qui assume autant sa force brute que sa féminité. Cependant, certains passages paraissent convenus et peinent à surprendre, laissant une impression de déjà-vu.
Côté casting, Matilda Lutz s’empare du rôle-titre avec une intensité physique impressionnante. Elle impose une aura sauvage et crédible, même si parfois son jeu manque de nuances émotionnelles. À ses côtés, Martyn Ford apporte sa puissance habituelle, et Robert Sheehan, avec son énergie décalée, injecte une dose de fraîcheur bienvenue. Le trio fonctionne, mais on aurait aimé que les personnages secondaires soient davantage développés pour enrichir l’univers.
La mise en scène de Bassett est efficace : combats nerveux, paysages grandioses et un sens du rythme qui maintient l’attention. Les chorégraphies, bien que spectaculaires, auraient pu gagner en lisibilité lors de certains affrontements trop hachés. La photographie, elle, oscille entre clair-obscur ténébreux et flamboyance baroque, donnant au film une identité visuelle forte.
La musique, épique et martiale, accompagne parfaitement les moments de bravoure. Toutefois, elle peine à se démarquer réellement et manque d’un thème mémorable qui aurait pu devenir la signature sonore du film.
En somme, Red Sonja version 2025 est un divertissement solide, qui réussit à dépoussiérer une héroïne culte sans totalement transcender son héritage. Une œuvre généreuse en action et en énergie, mais qui laisse une petite frustration quant à ce qu’elle aurait pu devenir avec un peu plus d’audace.
Ma note : 6/10