Au fil du parcours de découverte de sa cinéphilie, plusieurs choix devront être faits par le fan de cinéma pour choisir avec soin les méandres des zones de cet art qu'il prendra le temps d'explorer. Ce film notamment inspiré d'un genre qui ne m'est jamais donné à l'esprit de creuser, les films d'espionnage européens des années 60/70 est le type de projet qui fait regretter de ne pas l'avoir fait plus tôt.
Très poétique à l'instar de son très beau titre je retrouve toute proportion gardée dans la construction narrative (non visuelle) un lien qui peut faire penser à un certain Monsieur Satoshi Kon qui aurait basculé dans une série B de genre.
Extrêmement ludique et stylisée, la mise en scène se met parfaitement en phase avec le titre du film. En mélangeant habilement les lignes narratives entre passé, présent, fiction, rêves et réalité le spectateur se retrouve comme le personnage principal emporté par un flot d'informations comme à la vision fragmentée de toutes les facettes que peut constituer un diamant taillé.
Dès lors pensé comme un énorme puzzle dont la première pièce posée est l'image d'un vieil homme sirotant une boisson au bord de la plage qui va assister à un évènement qui rouvrira les portes d'une vie d'espionnage.
Mémoire défaillante, la vie n'est plus une ligne droite mais un ensemble de facettes qu'on peut distinguer et plus le temps passe, plus on peut s'y perdre.
Souvenirs ou vie fantasmée, sous sa peinture très pop le récit se dévoile plutôt égratignant et mélancolique du point de vue de John qui parasité par ses propres démons et intuitions se retrouve coincé dans un cycle qui le pousse à devenir spectateur d'un monde qu'il ne pourra jamais changer.
D'ailleurs, de mon côté, je considère que peu importe les vérités dans le récit (même si j'ai ma propre idée) le plus important est d'avoir ouvert des portes pour que la richesse de différents niveaux de lecture puissent exister chez le spectateur.
Je tiens juste à dire que toutes les tentatives de notre espion dans la première temporalité se soldent par des échecs.. utilisation de son revolver gadget.. non il ne fonctionne pas .. résolution du meurtre de la jeune femme disparue par la violence .. pas de chance la vérité se cachait ailleurs, dans un monde qui sous ses belles couleurs se voit être bien pollué et le point final la tentative de paiement de la chambre avec des diamants en toc..
Plaisir régressif agrémenté par tout ce lore créé en faisant la part belle à des gadgets en tout genre et des ennemis plus loufoques les uns que les autres, je tiens cependant à vous mettre en garde.
Je pense m'être moi même retrouvé coincé dans ce kaléidoscope de diamants qui me donne juste envie de reprendre une place de cinéma pour retrouver à nouveau le statut d'agent secret.