Un premier Jacques Audiard habité mais déroutant

Premier film de Jacques Audiard adapté d'une série noire confidentielle,Regarde les hommes tomber connaît un gros écueil: celui d'une narration cinematographique pas assez fluide. Beaucoup de texte à l'écran au début pour donner un semblant de cadre à l'action. On devine que les personnages de Marx,Frédéric et Simon finiront par se croiser mais l'histoire retarde ce moment pour étudier les circonvolutions des trois compères dans les bas-fonds et leurs solitudes.Meme si l'interprétation est grandiose chez Yanne,Kassovitz et Trintignant, la tonalité est pesante, peut être même trop par rapport à De battre mon cœur s'est arrêté ou de rouille et d'os où Jacques Audiard a appris depuis à donner de la place à l'espoir et à la clarté chez ses personnages. Si je n'avais pas vu les derniers films du réalisateur, je n'aurai pas pu vraiment saisir l'apport de Regarde les hommes tomber.J'estime qu'on décele déjà des plans inspirés et cette morgue désarçonnante qu'il aime à distiller entre les protagonistes. Voici donc un premier Jacques Audiard habité mais déroutant où le réalisateur se forgeait un style,faisait des tentatives avant de trouver sa propre tonalité.Pour finir, j'estime que quelque part, Mathieu Kassovitz trouva une matière formidable dans sa confrontation avec Trintignant avant de réaliser son film Assassins, qui fut pourtant dédaigne à l'époque de sa sortie en salles.

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le 7 août 2017

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