L'édition Critérion est somptueuse sauf en ce qui concerne le son qui fait bien des écarts d'intensité entre les dialogues et les bruitages alentours. Ou alors c'est mon dispositif qui déconne? Peu importe, il a fallu suivre tout ça avec la zapette en main.

Pour ce qui est du visuel donc, c'est parfait. D'autant qu'Haskin nous présente quelques très jolis plans, colorés, un brin statiques pourtant... sans doute cherchait-il à donner un ton pictural à ses différents tableaux de la planète Mars? Quoiqu'il en soit, il nait de ces décors carton-pâte flagrant un charme désuet assez agréable. De ceux que l'on apprécie en nostalgique du temps jadis où le numérique n'existait pas.
Ajoutons à cela un rythme très lent. Haskin prend son temps en effet pour nous narrer de A jusqu'à Z la lente progression du personnage, l'apprivoisement à son nouvel environnement. Il s'agit bel et bien d'une adaptation du Robinson de Defoe et Haskin reste tant bien que mal au plus près de l'intérêt même du roman : l'isolement et la soumission à cet isolement, la construction d'une vie nouvelle.

Mais par aileurs, le film souffre de quelques petits problèmes répulsifs si je puis dire.

D'abord l'interprétation de Mantee me parait appoximative. Dès qu'il s'agit de faire autre chose que manger ou dormir, de donner dans l'angoisse ou l'étonnement, la colère ou autre émotion extravertie, le pauvre bougre a bien du mal à jouer juste. Son Vendredi est tout aussi impassible et monolithique. A la limite la guenon Mona joue bien mieux que ces deux zigotos...
Parlons également de la pauvreté famélique des effets spéciaux. Quelques plans séquences répétitifs de soucoupes en mouvement, quelques halos lumineux pour les explosions, voilà à peu près tout. On a presque envie d'évoquer une nanarittude affleurante par moments.

Au final, le film parait bien moyen. Avant de le voir, je n'avais jamais eu connaissance de ce film, je comprends pourquoi. Je le place bien en deça des "Voyage au centre de la terre" et autres "Planète interdite" ou "Machine à explorer le temps" de cette époque, beaucoup plus charnus.
Alligator
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le 5 janv. 2013

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