En dessous de zéro

Maintenant, tout le monde va devoir prendre ses responsabilités.

Je le dis tout de suite : que personne ne me sorte l'argument crétin selon lequel la saga Star Wars est destinée aux enfants, ce qui cautionnerait sa niaiserie intrinsèque, son humour affligeant, ses stéréotypes odieusement célébrés dans une mise en scène tout à la fois ennuyeuse, dépassée et stupide, en plus d'être un pur produit pop-corn ayant comme seul et unique but de vendre ses merdes dérivées (ce que les fan-hardcores attardés ne nient même pas), puisque c'est évidemment la faute des parents, et bientôt des grands parents que les mioches perpétuent de vénérer religieusement une série qui n'a pas encore fini d'achever les moindres traces d'intelligence dans la production culturelle mondiale.

Évidemment, je parle de vous : les sous-hipsters de senscritque, petite bourgeoisie pseudo intellectuelle, capable d'adorer à la fois Anticrhist et Rogue One sans y voir aucun problème.
Je vous accuse d'alimenter l'aliénation totale des générations qui arrivent en encourageant par complaisance une série de métrages simplistes étrangement teintés de références christiques tout en vous revendiquant de la ridicule culture geek, nébuleuse d'ignorance et de mauvais gout grâce à laquelle les anciens boutonneux-branleurs prennent leur revanche sur des années de frustration sexuelle passées à base d'humiliation.

Voilà pour ce que je pense de vous et de la saga Star Wars en général.
Pour parler de Rogue One, en essayant de faire bref : apparemment, Disney veut continuer de bâcler ses horreurs, puisqu'il est maintenant question de passer à une vitesse de production industrielle.

Quand Star Wars 7 se contentait de remplir son cahier des charges publicitaire pour naître aux yeux du monde comme un nouveau mort-né, constitué de courants d'airs, de trous noirs spirituels et d'une froideur frôlant le satanique, l'Empire revient en poussant l'intention en dessous de 0.

On aura jamais vu un ramassis aussi large et gluant de non-sens scénaristiques, de personnages tendant vers le brouillon d'idée grimaçant et de rebondissements aussi foireux que pitoyables, créant chez le spectateur la sensation désagréable d'un ennui maladif conjugué à un manque d'intérêt pour le récit presque inquiétant. Pour la forme, je vais en rester là.

Pour le fond, ce film célèbre simplement une description propagandiste des révolutionnaires, faisant passer ceux-ci pour des tafioles endimanchées, discutant de l'opportunité ou non d'envoyer une flotte toute entière sur une base ennemie pour une opération suicide comme s'ils papotaient de la séparation de Brad Pitt et d'Angelina Jolie dans un salon de thé. Couchers de soleil, daddy issues, romance sur le champ de bataille, rien ne vous sera épargné dans cette vision à la fois féérique, mensongère et criminelle du geste politique le plus radical, qui devrait pourtant susciter violence et poésie à l'inspiration des artistes ratés payés par Disney.

On peut enfin remarquer que cette représentation infantilisante et délétère du combat politique se révèle une image irréelle et saignée de toute substance, pourtant ovationnée par la totalité des médias mainstream à l’œuvre dans les sociétés occidentales.

Je vous laisse sur ces derniers mots.