Si Gareth Edwards se révèle bon artisan dans les séquences d'action plutôt impressionnantes (c'est l'un des rares blockbusters de l'année à être aussi bien découpé et affichant un vrai sens du cadre), le film, qui est clairement un produit des studios auquel il manque une vision de cinéaste, est bancal à tous les étages.
Les personnages sont stéréotypés, aux trajectoires binaires et finalement inintéressantes; l'humour, qui semble glissé au forceps entre les scènes, est parfois gênant; et toute volonté de tragédie est noyée par l'assemblage malheureux de séquences de dialogues creux et d'une bande originale peu inspirée.
Ça culmine en un final façon dominos où toutes les pièces tombent les unes à la suite des autres sans provoquer à peine plus qu'un haussement de sourcil, tellement l'histoire et les affects sont peu investis.
Produit industriel par excellence comme il en sort maintenant des dizaines à la suite, Rogue One vient rappeler cruellement que la réussite du Réveil De La Force sonne finalement comme une anomalie dans ce paysage cinématographique américain uniformisé de manière à toucher le plus de spectateurs possible dans le monde entier.
Si impérialisme il y a, il est aussi ici.