La course à l’audimat

Le projet donnait l'eau à la bouche : l’impertinent Edgar Wright s’attaquant à un roman dystopique de Stephen King qui par sa thématique laisser espérer un retour à un âge d’or des blockbusters subversifs façon Paul Verhoeven (sa trilogie SF : « Robocop » / « Total Recall » et « Starship Troopers »).

Hélas on est loin du mordant du Hollandais violent avec cette gentille et inoffensive satire des médias et de la société de consommation.

Il faut dire qu’en dehors de Verhoeven, d’autres œuvres ont également laissé leurs marques sur ces sujets de surveillance par les images, de critique du capitalisme et de jeux de massacres: « Brazil », «Minority Report », « Truman Show », « Battle Royale » ou même «Squid Game » pour la télévision.

Au final « Running Man » version 2025 (pas vu celui avec Schwarzenegger

parait presque dépassé (bide compréhensible bien que le film soit loin d’être déshonorant) avec l’absurdité et la violence de la société Américaine Trumpiste actuelle ainsi que par le flot continu d’images (abrutissante façon Tik Tok) dont nous sommes victimes.

On aurait pu espérer que le cinéaste anglais arrive à compenser son fond défaillant par son sens visuel, son dynamisme et son humour (voir ce qu’il avait fait avec un « Scott Pilgrim » par exemple) mais même à ce niveau là, le long-métrage déçoit en se prenant très au sérieux (cette histoire de fille malade ou tout ce qui touche aux personnages des rebelles aidant le protagoniste), en trainant un peu des pieds dans sa traque (rebondissements artificiels telle cette prise d’otage ou bien l’inutile/grotesque personnage joué par Lee Pace) et en ne surprenant aucunement d’un point de vue esthétique (vision peu inventive d’un futur plutôt terne).

Enfin il faut subir un Glen Powell, engagé mais assez fadasse, ne sachant pas trop sur quel pied jouer entre 1er degrés et exubérance ; se performance s’avère peu convaincante; à l’image du film : globalement efficace mais sans génie.