Edgar Wright, grand nom du cinéma qui plaît à un grand nombre de cinéphiles. Autant vous dire que ce réalisateur s’est fait connaître avec la fameuse trilogie des Cornetto. Sinon, vous pourrez aussi vous souvenir de lui pour Scott Pilgrim (adapté du comics du même nom) ou même de Baby Driver. Sachant que son dernier long-métrage avant celui dont on va parler est Last Night in Soho (que je n’ai toujours pas vu alors qu’il me tente beaucoup), Edgar Wright revient 4 ans après pour adapter un roman de Stephen King qu’il avait voulu adapter, The Running Man. Et non, on ne parlera pas du premier film avec Arnold Schwarznegger de 1987, sachant que cette nouvelle version se veut plus proche du roman. Mais que vaut cette version de The Running Man ? Franchement, ça se défend très bien, ça s’en sort très bien pour ce que ça propose même si, il est vrai, qu’Edgar Wright nous a déjà habitué à mieux.
Positif
- Ben Richards (Glenn Powell) est un père perdu dans une société pourrie qui cherche à soigner son enfant et aider sa femme en faisant la seule chose possible pour les sauver de la misère, participer à Running Man. Malgré qu’il refusait, on sent que sa détermination est grande et que sa colère lui donne un certain avantage pour chercher à survivre, notamment pour pouvoir retrouver sa famille. En tout cas, malgré ses humeurs, c’est un protagoniste attachant qu’on a envie de soutenir et dont on connaît le vrai visage par rapport aux spectateurs du show à qui ils mentent.
- Sheila Richards (Jayme Lawson) est la femme de Ben. Elle travaille en tant que serveuse dans un bar osé et, malgré qu’elle ne fasse pas de danse ou qu’elle ne trompe pas Ben, elle fait juste de son mieux afin de pouvoir soigner leur enfant et essayer de vivre. Autant dire qu’elle est attachante dans sa personnalité et aussi déterminée que son mari.
- Amelia Williams (Emilia Jones) est une jeune femme de la haute société qui s’est retrouvée mêlée à Running Man sans le vouloir. Le fait que Ben mêle quelqu’un de cette classe à ça pour tenter de lui ouvrir les yeux et prouver qu’on leur ment, c’est une bonne idée. Sans compter qu’elle prouve que TOUTE la haute société ne se ressemble pas.
- Elton Parrakis (Michael Cera) est un jeune homme qui cherche à dénoncer les agissements de Running Man en l’honneur de son père qui était le seul bon flic dans un milieu corrompu. Intéressant de voir qu’il s’inspire de son père pour être une meilleure personne et lutter contre cette société pourrie.
- Bradley Throckmorton (Daniel Ezra) est un garçon ressemblant pas mal à Ben sur le coté protecteur et dégoûté de la société. Il est surtout d’une certaine aide pour un moment ou deux mais c’est un personnage sympathique.
- Dan Killian (Josh Brolin) est le producteur en chef de Running Man. Il est toujours à la recherche de gros succès afin de satisfaire son public et de s’en mettre plein les poches. C’est un producteur qui sait exploiter son public et jouer avec lui pour le faire continuer à regarder son émission. Autant dire qu’il est plus redoutable qu’il en a l’air, surtout qu’il a bien l’avantage.
- Bobby T. Thomson (Colman Domingo) est le présentateur de l’émission TV Running man. Il est un présentateur très apprécié et très charismatique malgré un coté hautain hors caméra qui le rend réellement détestable. Pas grand-chose à dire sur lui mais il se fait bien remarquer lors de ses émissions.
- Evan McCone (Lee Pace) est le chef des chasseurs de prime. Il est le plus expérimenté du lot et le plus dangereux et c’est un chasseur déterminé à tout pour tuer ses proies et empocher sa prime. Rien à redire sur lui si ce n’est qu’il est une menace à prendre au sérieux.
- Les règles sont assez compréhensibles dès le premier visionnage. Plus les candidats survivent longtemps, plus ils obtiennent de l’argent, ils ont une prime si ils tuent un des chasseurs de prime, tout le monde peut être contre eux et les dénoncer pour une petite prime… Bref, les règles du jeu et de cet univers sont assez compréhensibles au premier abord.
- Le long-métrage démarre par notre protagoniste qui va voir son ancien boss avec sa fille et tente de se faire réembaucher, ce qui ne marche pas bien et nous montre la colère de notre protagoniste. En vrai, c’est une assez bonne introduction pour découvrir notre protagoniste et sa situation avant de devoir faire Running man.
- Est-ce qu’on y retrouve un reflet de la société actuelle ? En vrai oui. Le reflet des spectateurs par rapport à l’envie de spectacle, du manque de jugement, de se fier à ce qu’il voit au premier abord… Donc oui, on peut dire qu’on retrouve un peu de notre société actuelle ici.
- Le jeu d’acteur est très bon. Vraiment, quel que soit l’acteur ou l’actrice qu’on y voit à l’écran, on sent qu’ils se sont tous investis comme il se doit. Certains avaient déjà fait leur preuve avant et mention spéciale à Glen Powell qui joue réellement très bien.
- Edgar Wright avait déjà fait ses preuves et ça ne change pas ici. La mise en scène est toujours aussi qualitative et ça se ressent. Enfin, c’est moins bon que d’anciens long-métrages qu’il avait réalisé avant mais ça reste de la bonne mise en scène.
- En vrai, lors du premier visionnage, il est vrai qu’on arrive à être surpris par ce qui se passe à l’écran. Ce long-métrage a réellement réussi à nous surprendre plusieurs fois lors du visionnage, notamment sa fin qui diffère de celle du livre.
- En terme de tension, on arrive à y croire. Peut-être est-ce à cause des chasseurs mais la tension est réellement se veut réellement efficace et on est souvent inquiet pour notre protagoniste et une potentielle trahison pour l’argent.
- Concernant la fin, c’est pas trop mal en vrai. Certes, certains diront que c’est nul car ce n’est pas comme le livre mais, en vérité, c’est un final qui fonctionne pour notre protagoniste, ce qu’il a traversé et ce qu’il a apporté à la société.
- L’univers est plutôt intéressant en soi. Que ce soit la société en elle-même, le show Running man et ses règles, le vrai visage de la production… En tout cas, l’univers est bien travaillé et assez intéressant à suivre.
- Les costumes s’en sortent bien. La plupart d’entre eux correspondent bien à nos personnages et les combinaisons pour la présentation des candidats sont aussi de bonne facture.
- En terme d’évolution, c’est surtout par rapport à notre protagoniste mais également sur son influence sur la société. En tout cas, ça apporte une évolution assez intéressante à suivre.
- Les musiques sont bonnes. C’est un détail mais les musiques sont réellement sympathiques pour ce qu’elles nous proposent tout en collant assez bien à ce qui se passe à l’image.
- Les décors sont travaillés. Chacun des lieux arrivent à nous convaincre sans réelle difficulté, comme quoi les décors sont réellement de bonne facture.
Négatif
- Autant Jenni n’est pas forcément un personnage utile mais se démarque un peu à sa manière, autant Tim était peut-être dispensable non ? Même si il nous fait prendre conscience de la chasse, on retient surtout que c’est un candidat minable éliminé très rapidement, c’est dommage.
- Reparlons de l’air musical qu’on entend dans l’appartement, on est d’accord qu’il s’agit de Sonnez les matines mais dans une version remixée non ? C’est un détail mais c’est peut-être pas le meilleur choix de musique, même si c’est un choix.
- Qui a vu venir que cette émission allait être truquée pour satisfaire le producteur et les audiences ? Tout le monde. Même un certain drame qui arrive ne marche pas car on voit déjà que c’est faux.
- Coté émotion, ça ne fonctionne pas. Malgré la situation de notre protagoniste qui fait de son mieux pour son enfant malade (ce qui est louable), on a du mal à réellement s’impliquer émotionnellement.
- Un détail du futur un peu étrange, à quoi ça sert d’avoir une télévision qui reflète l’image des deux cotés ? Certes, visuellement c’est assez joli mais à quoi ça peut réellement servir ?
- Et si nous parlions des tentatives d’humour ? Parce que oui, il y en a et elles ne sont pas forcément grandioses. Même si ça essaye de nous faire rire, ça ne marche pas forcément.
!!! PARTIE SPOIL !!!
En fait, on apprend que Ben se faisait virer parce qu’il avait aidé des collègues à survivre et qu’il voulait dénoncer les vraies conditions de travail où il a travaillé. On retrouve un coté manipulateur de la haute société qui existe encore aujourd’hui. D’ailleurs, même Dan le fait passer pour un être détestable dans son émission, juste pour être sûr d’avoir le plus d’audience.
On a pas parlé de Jenni, la deuxième candidate de Running man. C’est une femme qui veut surtout profiter de la vie et de l’argent qu’elle gagne et se moque des risques. Après, elle se fait voir partout mais elle reste meilleure que Tim en terme de survie. Dommage pour elle qu’elle se soit fait brûlée dans le dos par deux enfants pendant qu’elle tournait sa vidéo de survie.
Au final, Running Man est une surprise fort sympathique à découvrir pour les intéressés. Certes, ce n’est pas le meilleur qu’Edgar Wright nous ait fait mais ça reste de la bonne qualité pour ce que ça propose. La mise en scène est bonne, les personnages sont intéressants, les musiques sont qualitatives, les moments d’action sont réussis et l’univers fonctionne avec des règles assez compréhensibles. Après, il est vrai qu’on a de l’humour un petit peu lourd, qu’on voit venir le coté manipulateur de la société dès le début et que ça manque un peu d’émotion. Bref, c’est un long-métrage qui vaut le coup d’être vu au cinéma pour les fans de films d’action et d’Edgar Wright (si vos attentes ne sont pas beaucoup trop hautes).