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Running Man
6.3
Running Man

Film de Edgar Wright (2025)

Et puis ça fait BOOM et puis PIOU PIOU et puis encore BOOM et là ça EXPLOSE

Je ne connais pas du tout le livre dont ce film est l'adaptation ; pour tout dire, je ne savais même pas que c'était une adaptation. On m'a juste invité au cinéma, j'ai regardé ce qui passait aux horaires voulus, j'ai sélectionné 4-5 films, et c'est celui-ci qui est sorti vainqueur. Ça tombe bien, j'avais envie de SF dystopique pour me vider la tête !


Tout commence avec l'introduction du personnage principal, un mec gentil malgré sa colère, qui ne souhaite qu'une chose : guérir sa fille. Et on nous le montre face à un contremaître sans cœur qui l'a renvoyé pour avoir dénoncé de mauvaises conditions de travail. Bref, on est forcés de s'attacher à ce cher Ben Richards et à sa petite famille toute pauvre et innocente (sortez les violons).


Suite de l'intro, on nous montre comment le pouvoir en place tient toute la population sous son contrôle : les jeux télévisés (je savais qu'il fallait se méfier de N'oubliez pas les paroles !). Plus exactement, des jeux pervers et violents qui rappellent évidemment les combats de gladiateurs de la Rome antique. Faire courir un obèse dans une roue de hamster géante tout en lui posant des questions de culture générale (s'il échoue, la roue accélère…) ; ou bien se faire poursuivre par des tueurs d'élite et devoir survivre pendant un mois. Ce dernier jeu, c'est Running Man, auquel Ben Richards "ne va jamais s'inscrire, t'inquiète pas chérie, je suis pas fou, on est dans la dèche mais je vais pas crever pour ça".


10 min plus tard, Ben est en train de se préparer à jouer à ce jeu mortel afin de gagner de l'argent pour sauver sa famille. Prévisible.


On appréciera la longue séquence qui montre d'abord les quartiers populaires, le checkpoint, puis les beaux quartiers (merci la division pauvre/riche, la subtilité est parfois présente mais pas ici ; encore que dans la vraie vie, c'est presque comme ça me dira-t-on). Le film introduit quelques persos secondaires, notamment l'homme qui contrôle cette hégémonie médiatique : un étrange double de Bernard Arnault (j'ai déjà oublié son nom dans le film donc on va l'appeler Bolloré, toute ressemblance avec la réalité étant fortuite). Bolloré l'encourage à participer au jeu, en mettant en avant tous les avantages pour lui et sa famille s'il survit ne serait-ce qu'une semaine : assez d'argent pour ne plus jamais avoir à travailler, des soins pour sa fille, et un changement d'identité pour démarrer une nouvelle vie, ailleurs. Ben accepte, brisant la promesse qu'il avait faite à sa femme ne pas participer à ce jeu mortel - mais comme c'est le protagoniste, on se doute qu'il va survivre, n'est-ce pas ?


Je ne vais pas parler de la suite de l'intrigue, simple mais avec assez de rebondissements pour nous tenir en haleine si, comme moi, on ne connaît pas du tout l'histoire originale.


Niveau action, y'en a de PARTOUT, le film promet des cascades, des explosions et des combats épiques, et on n'est pas déçus. Y'a un moment, faut juste débrancher son cerveau et admirer la baston. C'est ce que j'ai fait et j'ai adoré. Le film veut aussi jouer sur la corde sensible mais évidemment ça ne fonctionne pas du tout : les scènes (enfin, plutôt LA scène du début) entre Ben et sa femme sont clichés. Ben est le stéréotype du "good guy" dans un monde de brutes qui va renverser le système. Mais on n'est pas là pour du mélodrama, on est là pour de la bagarre.


Bien sûr, j'apprécie toujours un message politique de type "eat the rich", là n'est pas la question ; peut-être aurait-il fallu le faire plus subtilement ? Pas sûr en réalité, quand je lis deux critiques du film et que l'une accuse le film "d'être alourdi par son message politique", tandis que l'autre l'accuse "d'avoir vidé le livre de tout ce qui faisait sa substance, à savoir son message politique". Faudrait savoir à la fin, c'est trop politique ou pas assez ? Preuve s'il en fallait que le film tape, au moins un peu, là où ça fait mal : dans la critique des riches, de la société de consommation, de l'abrutissement de la population et de la culture du divertissement, etc. À mon sens, il n'y a jamais assez de critiques du capitalisme.


Niveau jeu d'acteur, c'est presque assez bien convaincant. J'ai beaucoup apprécié la première partie de la traque, où Ben se découvre un rôle comique assez convaincant

le passage dans le train où sa moustache tombe et qu'il menace le gosse, ou bien quand il parle à la réceptionniste du 1er hôtel, gênant et drôle on adore

que, personnellement, j'aurais aimé voir davantage, mais il faut rester sérieux tout de même.


Petite parenthèse : j'ai détesté le "face reveal" de McCone à la fin... le principe d'un perso masqué, c'est de rester masqué ! Même quand on est "sexy" selon les standards actuels de la beauté, c'est juste tellement dommage et fatiguant de voir encore et toujours le cliché du perso masqué qui vit h24 avec son masque, puis qui l'enlève juste pour les beaux yeux du public... Où est la part de mystère là-dedans ? Anéantie ! Bon par contre j'ai bien aimé le fait que ce soit lui le presque vainqueur de la saison 1, je m'y attendais pas (et j'y avais pas vraiment réfléchi en même temps mdr).

Et 2e petite parenthèse : c'est moi ou le présentateur télé, Bobby T., a une très légère ressemblance avec le présentateur dans Le Cinquième Élément, Ruby Rhod ? J'suis peut-être juste fou je sais pas, mais je voyais un vague lien dans le côté "starlette américaine au-dessus de tout le monde".


Bref, tout ça pour dire que c'est un divertissement très agréable et cathartique (ironique, n'est-ce pas), au message politique simplissime et clair. Le film ne promet pas d'être profond, il ne l'est pas, il promet des bonnes scènes d'action, il en a ; je ne demande pas plus. J'ai moins apprécié les moments émotions un peu forcés qui, selon moi, passaient mal, mais c'est pas si grave. Mention spéciale à tout l'attirail militaire, les équipements, les armes, les uniformes : c'était plutôt beau et bien fait. Note finale : 7/10.

Santeripe
7
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le 23 nov. 2025

Critique lue 2 fois

Santeripe

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