Un spationaute qui a la patate !

Ces toutes dernières années sont riches de films spatiaux de haute volée : Gravity, Interstellar et maintenant Seul sur Mars. J'ai adoré les trois.

Cependant, si les deux premiers étaient pétris de tension de bout en bout, Seul sur Mars offre une narration sensiblement différente et il s'agit là d'une bien bonne idée. En effet, en dépit de moments d'action forts qui rivent le spectateur à son siège, l'ambiance globale est plus détendue, quasiment humoristique (elle l'est même complètement parfois). Ça fait un bien fou et met d'autant plus en relief les moments clefs où la tension se durcit.
Matt Damon, frétillant au milieu de cette musique disco, se montre excellent dans le rôle de celui qui veut survivre envers et contre tout, sachant pertinemment que les difficultés sont énormes et les chances de survie bien minces. Les séquences de tranquillité (musicales) et de bouleversements sont parfaitement équilibrées. On oscille entre sourire devant les facéties de ce botaniste génial (le plus grand botaniste de Mars !) et la crainte devant les inévitables impondérables de ce genre de films.
Après bien des péripéties, la fin est parfaitement amenée juste au bon moment. Ridley Scott possède manifestement encore du carburant dans les réacteurs. Les acteurs se montrent eux aussi globalement tous au niveau avec une mention spéciale à une référence que Sean Bean fait à propos du Seigneur des Anneaux. L'anneau est bouclé.
J'ai évoqué l'ambiance musicale plaisante qui agrémente le film. Les morceaux de disco qui s’enchaînent œuvrent avantageusement pour créer la détente nécessaire aux moments de plaisir. Et quel plaisir ! Les paysages de la planète rouge sont à couper le souffle. Tout est magnifique et la vue de l'espace depuis le sol martien juste magique. Un panorama de rêve dans un monde d'ocre.

On pourra éventuellement, à un moment avancé vers les deux tiers du film, estimer le temps un peu long, la période d'attente du naufragé spatial étant elle aussi fort étendue. Mais au final c'est un formidable jeu d'acteur solo qui irrigue un scénario solide (même si certaines trouvailles techniques semblent parfois surréalistes) et un épilogue tout aussi réussi.

Une très agréable chronique martienne.