Et c'est pas parce que le film s'appelle Sept, mais bien parce qu'il vaut 7/10.
Le film est bon. Nous avons le droit à une performance spectaculaire de ce trio qu'est Morgan Freeman, Brad Pitt et Kevin Spacey. Tous les trois sur le point de marquer un tournant dans leur carrière avec ce film, ces rôles synthétisent assez bien les personnages qu'ils joueront plus tard : Brad Pitt sera l'outsider qui attire instantanément notre attention (cf Fight Club, Once Upon a Time in Hollywood, F1, Inglorious Basterd, Babylone...), Morgan Freeman l'irremplaçable vieux sage (Insaisissable, Million Dollar baby, Lucy, Bruce tout puissant...) et Kevin Spacey le personnage énigmatique et impénétrable (American Beauty, Usual Suspects, Margin call...). Ce sont donc ces acteurs qui vont propulser le film, et inversement par la suite.
Le scénario, très novateur pour son époque n'a pas vieilli d'une ride. Le genre policier étant pour l'époque privilégié par les roman, la proposition est très intéressante à voir sur grand écran.
Personnellement, je suis fan de cette esthétique froide de New York dans les années 1990 : les costumes, les décors et la colorimétrie nourrissent une ambiance terne qui colle si bien au scénario.
La forme de la morale est très impactante, cette vision pernicieuse du monde ne peut que choquer. Lorsque l'on voit dans les 20 premières minutes un corps lacéré et torturé, ça annonce la couleur. Dévoiler ce pan de notre société au grand jour est également un pari risqué puisque le film aurait pu finir dans l'oubli à cause du malaise qu'il suscite chez le spectateur.
Un point qui vient nuancer la qualité de ce film est son fond : bien qu'obscène, la morale de l'histoire est évidente et sue de tous. Elle est bien un constat des affres de notre société mais n'apporte pas de solution : c'est bien beau de dire que ce monde est mauvais, mais que peut-on faire de plus ? Cette conclusion m'a laissé un peu sur ma faim.