Si tu vas à Rio... tu meurs apparaît comme un grand n’importe quoi burlesque empruntant au carnaval son goût pour le travestissement et les corps dénudés, son rythme effréné ainsi que ses couleurs vives et bariolées. Le choix d’attribuer à Aldo Maccione deux rôles antithétiques, à savoir celui du malfrat lié malgré lui à une histoire de drogue et celui du prêtre envoyé à Rio pour accomplir une pénitence suprême, réfléchit les deux visages de la société brésilienne qui, tel Janus, respecte des traditions religieuses anciennes tout en cultivant les stéréotypes de destination idéale pour les vacances et la fête débridée. Le film applique alors ce paradoxe en principe d’écriture, se saisit d’un évêque respectable pour mieux le défroquer encore et encore suivant un récit de désapprentissage amusant au terme duquel il aura accepté toutes les formes d’amour, s’empare de l’image fixe du séducteur de façon à le confronter à ses angles morts (via la transidentité notamment). Quelques trouvailles en matière de comédie, hélas perdues au milieu d’un chaos de bêtises assez bien mises en scène mais trop foutraques et grasses pour emporter l’adhésion du spectateur.