Un récit vampirique assez étrange, qui peine à décoller (la première heure plante le décor assez mollement) et à dégager une ligne scénaristique nette. La première partie pourrait être celle d'un film de gangsters classique. Au delà de la première heure, le thème fantastique s'invite dans le récit de façon assez brutale et marque un vrai changement de ton.
La figure du diable arrive par un homme blanc, enjôleur et manipulateur. Remmick incarne une figure maléfique et solitaire qui cherche à recréer une communauté détruite en transformant les autres en vampires, en êtres maudits et damnés. Bien que ses motivations puissent paraître sincères, notamment son désir d'échapper à l'oppression, son action reste destructrice, perpétuant un cycle tragique. Le diable symbolisé ici est donc une force à la fois attirante et pernicieuse, représentant la tentation et le poids du passé douloureux.
Mais dans le bayou la religion et la magie ne sont jamais bien loin. Le combat entre le bien et le mal se joue en musique et en chorégraphies. Le blues résonne, se partage, s'improvise. Il sera le lien entre les vivants et les autres, l'instant de liberté.
Des bandes sons magnifiques mais une impression d'ensemble brouillonne. La fin est assez déconcertante et l'ajout post-générique ajoute de la confusion. La scène après le massacre nocturne, lors de la venue des suprémacistes du KKK, est traitée à la façon d'un film d'action. Flingues, gros bras et marcel...on s'attend presque à voir surgir Will Smith ! Une scène clairement ratée qui manque de finesse et peine à émouvoir malgré la gravité de la situation.