Danse explosive !
Sur le plan de la mise en scène — visuelle et sonore —, c'est difficile de ne pas s'incliner devant autant de virtuosité esthétique. Il suffit de voir les séquences d'introduction lors de la...
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le 11 sept. 2025
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Quelques jours de congé posés, et me voilà parti en Bretagne, un peu sur un coup de tête, pour rendre visite à ma famille. Un jour, au milieu de la semaine, sans trop savoir quoi faire, je propose à mon père d’aller au cinéma. Cela faisait longtemps que nous n’y étions pas allés ensemble. Un moment d’ennui, la pluie tombait à verse.
Nous voilà donc plongés dans une salle de cinéma, presque seuls, en plein après-midi. Le film commence et la musique nous enivre : l’intro, en forme de clip musical, nous transporte dans un lieu aride, au milieu d’une horde de teufeurs en transe, leurs corps en mouvement, leur esprit dans les cieux. Et voilà que, spectateurs perdus dans le bruit et le désert, nous voyons arriver ce père de famille et son fils, égarés dans cette immensité, au sein de groupes auxquels ils ne semblent pas appartenir.
Nos deux personnages se lancent alors à la recherche d’un membre de leur famille, munis d’une simple photo. Après quelques interrogations peu fructueuses, les voilà embarqués avec une bande étrange mais profondément attachante.
Les personnages entament leur quête, prisonniers du temps : aucune indication temporelle ne transparaît. Chronos semble avoir arrêté sa course, et le monde glisse peu à peu vers une guerre dont on ne connaît pas l’origine. Une balade mortelle les attend sur le chemin menant au pré des asphodèles ; ils traversent des paysages à couper le souffle, véritable invitation à rejoindre le maroc d'Atlas chevauchant nos lions mécaniques.
La musique, présente tout au long du film de manière lancinante, accompagne une confusion déjà palpable. Le réalisateur fait tout pour que l’on ne soit jamais à notre aise ; le film se joue de l’instabilité du spectateur pour mieux l’embarquer, tous nos sens sont chahutés. On se sent comme des âmes transportées sur le Styx, prenant le chemin inverse des routes migratoires où les rejetés ou les déçus d’un système remplacent ceux qui souhaitent le rejoindre.
Sirat est avant tout une œuvre qui se contemple. Elle nous enivre, joue avec nos sens et nos émotions. Elle ne cherche pas à être un récit construit, mais une aventure où la quête importe finalement peu face à ce que l’on ressent.
Sorti du cinéma, me voilà bien heureux d’être encore à côté de mon père, pouvant discuter du film en invoquant les exemples qui ont pu inspirer le réalisateur. Mais après tout, ce ne sont là que des énumérations, et l’on s’apercevra que cette œuvre, qui pourra paraître étrange au premier abord, dévoilera toute sa saveur dans les heures qui suivront, ce qui en fera une création à part entière, sans motif de comparaison.
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