Sirāt
7.2
Sirāt

Film de Oliver Laxe (2025)

Alalalala...


Par où commencer ?

Déjà, je lis l’affiche : “Le film qui a électrisé le Festival de Cannes”. Par pitié… Les bobos du festival qui s’emballent pour l’univers des raves...


Certes, l’univers sonore de ce long-métrage est un vrai bijou, même si à mon goût, il n’est absolument pas exploité jusqu’au bout. Il aurait mérité de s’étirer davantage pour faire monter la tension, faire vibrer ces basses infinies qui résonnent encore des jours après que la teuf soit terminée... Il y avait tant à dire, tant à construire dans l’allongement de cette pulsation — une pulsation qui rappelle celle du cœur humain, qui réactive les sens primaires, et la danse en fait totalement partie, selon moi.


J’exprime ici mon avis, mais ok : c’est cool deux minutes les films “sensoriels”. Ce n’est pas pour autant qu’on doit négliger l’écriture scénaristique et le développement des personnages. On ne comprend rien, on ne connaît personne, c’est creux. Je toque : ça résonne. La coquille est vide. Certes, la surface du produit est chouette, on s’ambiance, on voit des teuffeurs… Mais où est le cinéma dans cette masse de corps qui tape du pied ?


Visuellement, l’image est bonne, je suis d’accord. Mais alors le montage ?! On se tape au moins quatre fois le même fondu vers une lune ou un soleil… STOP. C’est trop. C’est lambda. On s’en carre les fesses.


Je n’aime pas le fait que, dans ce film qui évoque l’univers des raves (a priori c’est cool), tout parte en vrille parce que “la fête nous rend complètement tarés, ouhouhouuuu !”.

Personne de censé n’irait traverser le désert marocain en étant pleinement conscient des dangers qu’il représente. C’est complètement disproportionné comme scénario.


J’ai pensé direct à Gerry de Gus Van Sant quand j’ai compris qu’on entrait dans un huis-clos désertique. Mais Gerry, c’est un bon film, parce que Van Sant profite de l’errance de ses personnages pour construire quelque chose de très naturel : un lien. De la discussion.

Quand tu te retrouves perdu avec quelqu’un, ce qui te permet de tenir, c’est l’Autre. C’est pouvoir parler, continuer à exister à travers le regard de quelqu’un d’autre.


Et ça, dans Sirat, c’est totalement négligé. Tant bien que mal, ça aurait pu être la musique qui les faisait tenir jusqu’au bout… Mais non. Elle n’est plus là.

Parce qu’en vrai, la teuf dure 15 minutes, et après, c’est juste un long vide, ponctué de quatre morts mi-comiques, mi-cauchemardesques.


Bref. Merci pour le son.

Mais si je veux juste écouter des bonnes basses, je sais qui contacter.

Moi, habituellement, je vais au cinéma pour voir un film.

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le 17 sept. 2025

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Thelma LE ROUX

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