Road Bad Trip

Ces derniers temps, les films qui te malmènent au cinéma se sont raréfiés, préférant édulcorer l'expérience pour ne pas bousculer un spectateur qui ne vient déjà pas beaucoup en salle.

Olivier Laxe se fout de ça ! Avec Sirat, il veut dépeindre une philosophie se frayant un chemin dans un monde au bord du gouffre. Sa propre intrigue ne l'intéresse pas, seules les sensations et émotions subsistent dans son cadre. Comme étant drogué à notre insu on fait abstraction de tout ce qui nous entoure : guerre, pénurie, fin du monde, pour aller à l'essentiel le son, la danse, la transe et l'oubli.

Sirat est un film sensoriel, chose que vous comprendrez dès les premières minutes par l'installation de ces enceintes où le son est presque hypnotique. Puis vient la fête, grande errance sous fond de grosse techno qui tâche faisant vibrer jusqu'à nos siège et dont la musique ne semble pas vouloir nous lâcher, vampirisant acteurs comme spectateurs.

La suite vous la découvrirez, en salle de préférence car c'est un voyage tant visuel que sonore qui s'apprécie sur grand écran. Sorte de fable apocalyptique sous LSD qui surprend quand on s'y attend le moins et nous paralyse par sa cruauté. La réalité que l'on fuit finit toujours par nous rattraper, et si le début vous donnera envie de taper du pied au rythme des basses, la fin vous empêtrera dans une noirceur qui vous laissera muet plusieurs heures en sortie de ciné.