Danse explosive !
Sur le plan de la mise en scène — visuelle et sonore —, c'est difficile de ne pas s'incliner devant autant de virtuosité esthétique. Il suffit de voir les séquences d'introduction lors de la...
Par
le 11 sept. 2025
128 j'aime
50
J'y vais de ma petite main parce qu'il n'y pas encore assez de critiques négatives pour contrebalancer la déferlante médiatique qui a vendu Sirāt (peut-être un rapport avec la qualité du film : des vieux qui ne sont plus dans le coup).
Ma pensée va d'abord aux camarades de rave et free party, qui vont pâtir d'une énième représentation caricaturale de leurs events, quoi qu'assez neutre sur les premières 10 minutes du film (qui aurait du s'arrêter là). Surtout que la BO de Kangding Ray est tellement désuète : des couches expérimentales, hyper modulaire, avec son BPM mollasson autour de 120/130 et zéro impact sur un vrai sound system. D'ailleurs rip le mastering éclaté en 5.1, fallait peut-être passer autant de temps à le mixer pour 99% des salles de France, qu'à le mixer en Dolby Atmos, à moins que le réal préfère accorder du crédit à une entreprise privée qui essaie de lancer un monopole avec sa techno de spatialisation sonore propriétaire et méga opaque (alors que le WFS, le VBAP ou encore l'ambisonie existe bref). Le résultat c'est que ça manque tellement de sueur, de rage, d'envie de rester debout toute la nuit à faire la révolution dans un champ. Bordel retirer la puissance révolutionnaire des free comme ça, pour en faire un truc tout mou désinhibé et sans saveur, c'est tellement une position réactionnaire. Dans un contexte de répression politique comme c'est le cas en France avec notre superbe état policier ("on les encercle et on les tape" disait Retailleau en parlant des raveurs, en même temps que la sortie du film quand même), les randoms cinquantaires et plus vont aller voir ça et vont se dire que "Ouais bon ok la musique est bien mais quand même c'est pas un milieu super puis ils sont crades et ils prennent de la drogue quoi donc faut faire quelque chose quand ils empêchent les agriculteurs de travailler". Et je suis prêt à parier que c'est pas l'effet que voulait produire Oliver Laxe, qui semble naïvement convaincu de sa démarche, typiquement à l'image du personnage de Luis, faisant office de son double dans le film.
Pour parler des personnages d'ailleurs, bordel qu'est-ce qu'ils sont débiles ? Sans déconner ils sont gnan gnan au possible, y'a rien de tangible. Laxe sous exploite tellement la fresque qu'il imagine. On finit par se détacher complètement des personnages. La mort du gosse en est un exemple criant : j'en avais tellement rien à foutre. Bah ouais, je me suis pas attaché à ce gamin, il est resté dans son coin, comme tous les autres. Pourquoi ? Parce que c'est mal mis en scène, y'a pas de tension, c'est hyper prévisible. Le chien qui s'enfuit aller merci y'a eu le même le mois d'avant dans L’Épreuve du feu, puis on le retrouve et aller il a mangé une merde au LSD, c'est Very bad trip mdr ? Mais même pour cette espèce de traversée déambulatoire dans le désert, j'en avais rieeeeeen à foutre qu'ils tombent ou pas avec leurs camion. Ça voulait se placer dans la continuée du Salaire de la peur (et du remake de Friedkin) mais ça en a tellement pas la carrure. Il manque tellement d'éléments de mise en scène : par exemple ils suent pas dans le désert ?? il fait 40° degrés mais zéro trace de sueurs ?? ils se baladent la nuit oklm sous la pluie mais zéro roche qui s'effritent ?? Les parois risquent jamais de s'ébouler ?? La route tient comme ça ?? Puis ils avancent des heures ?? L'essence ??? Y'a jamais un moment où ça les menace de rester coincés au pire endroit ??? Y'a pas un phare qui claque?? Etc etc. Celui ou celle qui conduit a l'air à peu près concernés par l'état de la route mais les autres s'en battent les couilles ???? C'est quoi c'est parce qu'ils sont chill vu qu'ils fument, aller c'est bon là. En fait les plans racontent rien, à part les défilements de routes filmés proches, qui essaient de se placer dans une vibe Kubrickienne démodée au possible.
Et c'est tellement de pire en pire au fur et à mesure que le film avance, le dernier tier est catastrophique et bascule dans un nanar si ringard à partir de l'épisode du champ de mines. Le scénario est atroce. Y'a pas de problème à avoir un film sans résolution, c'est super, mais ça donne pas le droit de chier autant sur tes spectateurs en les prenant pour des cons. Bordel mais si y'a un champ de mines tu fais demi-tour sur les traces du camion non ? Tes personnages ils sont pas aussi débiles que tu crois Laxe hein. Ah mais tu veux peut-être nous dire qu'ils sont frappés par la folie de la vie ? Lol.
J'ai beaucoup aimé ce que disait une autre critique ici "On obtient un film aussi vide qu'une pub de parfum, caricatural, et qui n'a rien à dire. Ce film est douloureux à regarder jusqu'à la fin, et on ne peut que s'incliner devant la longue liste de mauvais choix qu'il a fallu faire pour obtenir un voyage aussi peu inspiré."
Bref big up au chef op néanmoins, qui a réussi un reproduire un film moyen des années 80 grâce à la pelloche.
Que les médias mainstream se taisent si c'est pour nous vendre ça :)
Créée
le 14 sept. 2025
Critique lue 220 fois
3 j'aime
Sur le plan de la mise en scène — visuelle et sonore —, c'est difficile de ne pas s'incliner devant autant de virtuosité esthétique. Il suffit de voir les séquences d'introduction lors de la...
Par
le 11 sept. 2025
128 j'aime
50
Je n'ai qu'une envie, être au 10 septembre et retourner voir "Sirāt" dans une salle qui envoie du lourd au niveau du son, qui me permettra une meilleure immersion à ce niveau que celle connue dans la...
Par
le 26 juil. 2025
64 j'aime
8
Sirat c'est quand même beaucoup de bruit pour rien (au sens propre, comme au figuré). Je ne comprends pas les retours dithyrambiques sur ce film qui n'est qu'une version saharienne du Salaire de la...
Par
le 28 sept. 2025
61 j'aime
16
J'y vais de ma petite main parce qu'il n'y pas encore assez de critiques négatives pour contrebalancer la déferlante médiatique qui a vendu Sirāt (peut-être un rapport avec la qualité du film : des...
Par
le 14 sept. 2025
3 j'aime