Danse explosive !
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le 11 sept. 2025
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Les superlatifs qui entourent la sortie nationale de Sirāt font écho à ceux entendus lors du festival de Cannes il y a quelques mois. "Onde de choc", "délire spirituel", "moment de grâce nihiliste", "on s'accroche au fauteuil", "road movie halluciné"... La liste est encore longue. Et si on se calmait un peu ? On a même pu lire ici et là des comparaisons avec le Sorcerer de Friedkin (VRAI road movie halluciné lui). C'est vrai qu'il y a un point commun entre les deux : des camions (sic).
En fait, Sirāt aurait peut-être mieux fait de rester sur les rails de ce qui s'annonçait au départ comme un documentaire puissant sur une rave party. Car dès que la fiction (et plus encore les dialogues) s'en mêle(nt), on sent Oliver Laxe beaucoup moins à l'aise. Chaque événement (ATTENTION SPOILERS), qu'il s'agisse du décès du fiston (un peu âgé pour ne pas savoir à quoi sert un frein à main isn't it ?), ou de la séquence minée (avec cette réplique impayable survenant après qu'un personnage se soit fait sauter : "On est sur un champ de mines !". Ah ouais ? Sans déconner !) (FIN DES SPOILERS), semble être écrit afin de garder à tout prix le spectateur éveillé, et surtout concerné par des personnages malheureusement purement fonctionnels, destinés à n'être que les faire-valoir d'une mise en scène parfaitement maîtrisée, mais jamais troublante.
L'argument de départ, un homme qui cherche sa fille disparue, aurait pu, à n'en point douter, produire un beau thriller tendu, pas du tout incompatible avec les aspirations esthétiques et psychédéliques de Laxe. Mais on sent très vite que le réalisateur est plus intéressé par ses teufeurs que par son tandem père/fils. Des teufeurs qu'il aura pourtant bien du mal à caractériser, via des historiettes bien triviales (le caca en pleine nature, le joint qu'on se refile entre deux camions lancés à pleine balle...).
Oliver Laxe n'est jamais meilleur que quand il filme les corps ou les camions dansants, et à ce titre, la musique de Kangding Ray, associés aux paysages grandioses du désert marocain, produit un effet boeuf dès le départ ; à tel point que l'on aimerait finalement ne voir que ça, des teufeurs de toutes les couleurs rêver/raver ensemble 24/24 au son d'une techno aussi ravissante qu'inquiétante, et des camions filant à toute allure sur des pistes sans fin. Mais l'extase promise des premières minutes s'éteint petit à petit, à la façon d'un acide aux effets éphémères, pour ne ressusciter que lors de ces grisantes courses de camion, de jour ou de nuit, que Laxe filme avec un plaisir non feint.
Créée
le 16 sept. 2025
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