Sirāt
7.2
Sirāt

Film de Oliver Laxe (2025)

120 décibels au soleil et pas que boom boom dans les oreilles

On est dans le désert mais la musique n'est pas du Jean-Patrick Capdevielle. Du boum boum dans les oreilles, pas trop désagréable d'ailleurs. Luis, le personnage principal (joué par le toujours très bon Sergi Lopez) rencontre des teufeurs. Et s'ils sont plutôt sympathiques, on va voir que ce ne sont pas tous les enceintes les mieux alimentées du mur de son.

Leur soif de liberté les plonge dans une traversée périlleuse. En recherche de leur fille ou sœur, l'Espagnol et son fils (Esteban mais sans cités d'or) suivent.

Les dangers, les camions et l'aridité évoquent Cent mille dollars au soleil, également tourné au Maroc et peut-être sur les mêmes pistes ou Le salaire de la peur. Sans en atteindre le côté épique ou le suspense. On s'en approche parfois, dans des décors aussi beaux que terrifiants, mais sur de courts moments seulement. Dans le dernier quart du film, alors que l'action avait mis du temps à démarrer, les événements importants s'enchaînent. Avec d'abord un truc assez improbable ou en tout cas qui aurait pu avoir un dénouement plus heureux puis une cascade d'autres drames, dont le premier surprend, forcément. Mine de rien, cela montre aussi la qualité des effets spéciaux du film. Pour le scénario, on a vu mieux. La fin est ouverte. Parce que les scénaristes ont eu la flemme... Eux diront sûrement que ça permet aux spectateurs de garder le film en tête après la séance... Je suis plutôt resté sur ma faim car malheureusement, je suis resté sur leur fin...

Du côté des acteurs, outre Sergi Lopez et celui qui joue son gosse, on a affaire à des non-professionnels qui jouent leur propre rôle (bien qu'ils ne leur soient pas arrivés de telles galères bien sûr). Du coup, ils jouent bien. Enfin, jouer... Ils sont à l'aise devant la caméra car ils sont eux-mêmes... Rien d'exceptionnellement bien non plus. Un peu à l'image du film, qui coche beaucoup de cases du film apprécié par les festivales et la critique (acteurs amateurs, scénario qui tient sur trois pages et demie, expérience sensorielle, protagonistes socialement modestes). Heureusement, la réalisation est fluide et la caméra ne tremble pas. L'histoire, si elle ne convainc pas totalement, a le mérité d'être originale. Un bon film.


Créée

le 3 oct. 2025

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