Ok, cessons un peu de nous laisser berner par les américains deux minutes:


Les malades mentaux souffrant de troubles de la personnalité multiple n'existent pas.


Il s'agit d'un mythe né aux États-Unis, demandez à n'importe quel psychiatre français son avis là-dessus, il vous le dira sans détour: ça n'existe pas.


Voici un article du magazine "Sciences Humaines" qui explique que le célèbre "cas" qui a popularisé la croyance de l'existence de cette pathologie aux États-Unis au début des années soixante-dix, était un récit construit pour attirer l'attention des médias:


Les personnalités multiples, histoire d'une illusion psychiatrique


On peut observer très rarement des cas de "dédoublement" de la personnalité, la plupart du temps dans le cadre d'une schizophrénie, qu'on désigne alors par "trouble dissociatif".
Les cas recensant plus de deux personnalités, douze, vingt-quatre ou encore trente-six, sont des fictions, issus de romans et de films américains, suite au phénomène de "mode" lancé par le supposé cas "Sybil" dont les adaptations littéraires et cinématographiques ont connus un grand succès aux États-Unis dans les années soixante-dix.
Ce mythe est principalement né de techniques d'hypnoses abusives qui étaient très à la mode outre-atlantique à cette époque.
Il s'agit principalement de faire naître des "personnalités" différentes chez un patient sous hypnose, par le biais de suggestion plus ou moins intrusive envers le patient.


Ceci étant dit, l'histoire de ce film est tout à fait impossible. Et, aux yeux d'un passionné de psychiatrie, représente un danger pour la culture et la connaissance médicale de tout un chacun.
A cause de ce genre de film, les gens ne savent pas ce qu'est la schizophrénie et pensent qu'il existe des gens avec dix personnalités.


A part ça, la structure du scénario est tout à fait banale et sans grand intérêt.
On notera tout de même quelques effets de mise en scène bien pensé, notamment au niveau du découpage et du cadre.
Seul véritable point fort du film: la prestation de James McAvoy, mais est-ce suffisant pour faire oublier tout le reste ?


Ah oui et, dernier point:


A propos de l'apparition du héros de "Incassable" à la fin, je l'ai mal vécu. Moi qui apprécie énormément ce film, sombre fable fantastique avec une esthétique et un symbolisme réaliste, de le voir ainsi mélangé avec ce film plus que moyen traitant d'un mythe psychiatrique, m'a fendu le cœur.
Quand on réussi à faire un film comme "Incassable", on ne fait pas de suite, et on ne fait pas de cross-over avec d'autres de ses films, surtout si ils sont nettement moins bon. C'est tout.
On respecte sa propre œuvre. Zut à la fin.

AdrienMoyon
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le 6 avr. 2017

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