Le jeu d’acteur, hélas, s’apparente à un théâtre de guignols. David Corenswet, pourtant prometteur, demeure aussi expressif qu’un mannequin dans une vitrine sous-éclairée, tandis que ses partenaires, Rachel Brosnahan et Nicholas Hoult, semblent eux-mêmes vous supplier que la caméra se détourne. Leurs performances, d’une surface plate, affaiblissent toute émotion véritable.
Le scénario navigue en eaux usées : une intrigue prévisible, sans surprise ni profondeur. Les rebondissements surgissent comme on tend un hochet à un enfant, sans finesse, sans subtilité.
Quant aux effets visuels, oh mon dieu… ils s’imposent tel un rideau de foire. Ils se déversent de façon constante et outrancière, vidant la narration de toute respiration. Le fil narratif, déjà ténu, est broyé sous une avalanche de pixels, sans grâce ni retenue.
Le registre d’humour, lui, opte pour le pire : des gags dignes d’une classe maternelle. Le cynisme même des blagues en devient presque touchant, tant leur naïveté est sans appel.
L’ensemble, en un mot, est kitsch, une esthétique tape-à-l’œil déguisée en hommage coloré, mais qui oublie hélas l’art de la mesure.
Si comme moi, vous avez quitté la salle, lassé par ce vacarme visuel et narratif… je vous comprends sans peine.
Hollywood est-il mort ?
Le cinéma hollywoodien, se débat aujourd’hui avec un père malade de ses propres ambitions. Le surcroît d’effets visuels, la surenchère scénaristique, le glissement vers un divertissement superficiel signifient bel et bien une crise de forme.
En vérité, Hollywood est somnambule, tournant à vide, engoncé dans des recettes trop souvent éprouvées. Ce qu’il attend désormais, c’est un coup de fouet créatif. Des cinéastes qui osent bousculer la norme, qui osent abandonner la sécurité du spectacle formaté pour explorer la nuance, l’introspection, l’audace.
Lorsque ce réveil aura lieu, alors le cinéma hollywoodien pourra revivre.