Tu vois, le monde se divise en deux catégories : Ceux qui s'extasient devant Avatar et ceux qui creusent Tár. Moi je creuse.
Pour faire simple, Tár c'est un peu comme si Lara [Lara Jenkins] n'était pas un film totalement oubliable, mineur et anecdotique et comme si Haneke et Lynch accordaient leurs violons (avec en rab un soupçon d'Aronofsky).
Le monolithe artistique de Todd Field est un accomplissement technique à tous les niveaux, un geste radical comportant même de l'humour black de chez black (infiniment plus fin que dans Triangle of Sadness par exemple) et, je ne dis jamais ça, mais la conception sonore de l'entité filmique frôle la perfection. Tár est un chef-d'œuvre inespéré, un petit miracle s'extrayant de la mélasse médiocre uniformisante de l'industrie hollywoodienne ; presque autant que Glass Onion: A Knives Out Mystery est un mucus purulent antithèse du cinéma même pas digne d'être programmé sur C8. On est à peine janvier et j'ai déjà mon film de l'année.