J'aime bien les histoires de poupées. Peut-être parce que moi-même j'ai toujours été effrayé par ces 'créatures'. Petit, j'avais plein de peluches dans mon lit, je jouais avec pour m'endormir (jusque l'âge de 15 ans, et par après, si je ne jouais plus avec, je conservais malgré tout une ou deux peluches jusqu'à ce que j'emménage avec ma compagne). Certaines peluches pouvaient tout de même me faire peur. Je me souviens qu'une cousine en avait une particulièrement horrible, une sorte de chenille avec un visage de bébé. Comment peut-on donner ça à des gosses ! Et surtout comment des gosses peuvent aimer ce genre de monstre ! Je crois que ce qui me gêne avec ce genre de peluche ainsi qu'avec les poupées, c'est le visage humain, ce serait donc lié à la théorie de la vallée dérangeante. Brrr. Et puis j'aime pas non plus les gosses fantômes. Aujourd'hui encore je redoute parfois qu'une petite fille ne m'attaque (là par exemple, pendant que je vous écrit, qu'elle entre par la porte du bureau, ou encore qu'elle m'attrape les chevilles lorsque je monte les escaliers).
Le scénario, malheureusement, n'est pas bien terrible. Disons qu'il n'est pas très nourri, qu'on tourne longtemps autour du pot, que le paranormal tarde à venir, à être accepté et à être exploité. En fin de course, un retournement de situation qui aurait sans doute du être amené plus tôt, de manière à jouer avec l'ironie dramatique, ça aurait pu être chouette. Parce que bon, sortir ce genre de truc en fin de course, c'est juste pas crédible. C'est souvent le cas des twists de fin. Cela aurait pu marcher avec du second degré, d'ailleurs la fin fait beaucoup penser à Massacre à la Tronçonneuse, film bien plus rigolo et qui fonctionne justement pour ce ton grand-guignolesque alors qu'ici tout est trop sérieux.
Le personnage principal n'est pas très intéressant : elle ou une autre, ça n'aurait pas changé grand chose à l'histoire, on ne sent donc pas l'utilité de ce personnage au récit. Les secondaires sont encore plus fades ou juste mal exploités (parce qu'au final, ce sont les vrais parents les personnages les plus intéressants, surtout quand on apprend la vérité à la fin, alors c'est dommage de les expédier si vite lorsqu'ils auraient pu apporter tant de chose au récit).
La mise en scène n'est pas dégueux. Une volonté de filmer des trucs bizarres un peu trop appuyées (les reflets dans les yeux des animaux... ceci dit, ce n'est pas gratuit, ça a un sens par rapport à la fin) mais au moins ça créée une ambiance. Parce qu'il faut bien le dire, on n'est pas complètement rassuré pendant le film. Cela aurait pu être poussé plus loin en travaillant plus sur la déco et la lumière (vive l'expressionnisme), mais en l'état je trouve qu'il y a pas mal d'effets simples qui fonctionnent. Les acteurs font le boulot : étant donné que leurs personnages manquent d'approfondissement, il ne reste plus qu'à jouer de manière très mécanique. La musique et tout le travail sonore manque cruellement d'originalité, je pense que le réalisateur rate là l'occasion de pousser plus loin son film.
Bref, "The Boy" est un film un peu trop pauvre à tous les niveaux mais qui pourrait servir de bonne base pour un bon film d'épouvante. Bon, maintenant, plus qu'à retrouver ma couche en affrontant l'obscurité inquiétante et les craquements angoissants du parquet.