Confondre le ludique avec la médiocrité kaléidoscopique

À partir d’un croisement génétique somme toute intrigant puisque mélange d’un grand nombre de sagas cinématographiques – Jurassic Park, The Hunger Games, The Maze Runner ou Predator pour ne citer que les plus apparentes – avec des œuvres de survie comme The Running Man, Starship Troopers, Course à la mort (avec malheur), Chasse à l’homme voire Mad Max Fury Road, le présent film fait l’erreur monumentale de jouer la carte du premier degré, surtout de ne jamais proposer autre chose qu’une compilation laborieuse desdites inspirations. On attendait une mise en abyme de ces licences, un plaisir coupable à voir des schémas moqués et brisés, des symboles dénaturés. Il n’en est rien. Très mal mis en scène, The Jurassic Games ne propose en fin de compte que quelques plans dignes d’intérêt (deux candidats enchaînés dans le désert et cernés par trois dinosaures, mélange de Mad Max et d’Independence Day : Resurgence), gaspille ainsi ses bons effets visuels parce qu’il ne sait jamais comment les insérer dans l’environnement faussement réel certes mais à l’influence véritable sur les hommes et les femmes qui y évoluent. Piteux dialogues, pitoyable écriture d’un scénario inexistant, prétexte à la succession d’épreuves tel un jeu vidéo lambda qui prétend tisser en toile de fond un contexte politique ridicule. Tout est à la fois trop sérieux et trop traité par-dessus la jambe pour convaincre ; les scènes d’action sont étonnement courtes, séparées les unes des autres par d’interminables apartés des plus ennuyeux. Peu ludique, rudimentaire dans sa construction de la survie et vaseux dans sa conception du dinosaure, The Jurassic Games échoue malgré des effets spéciaux de bonne facture. Ne demeure qu’un produit bâtard faussement intelligent, miroir repoussant peuplé de mille et un reflets d’œuvres, pour beaucoup, plus intéressantes. Preuve qu’il ne suffit pas de copier ses modèles pour prétendre réaliser un bon film, encore moins faire du cinéma.