The Master est le nouveau film très attendu du surdoué d'Hollywood : Paul Thomas Anderson. Attendu puisqu'il était annoncé comme un film sur la scientologie. Beaucoup ont dû être déçu de l’ambiguïté du résultat qui, s'il traite de la création de cette église après la guerre, n'en est pas le sujet principal. The Master se concentre surtout sur la relation impossible entre Lancaster Dodd, le Maître qui prétend détenir la "vérité", et Freddie Quell, un soldat revenu de la guerre, psychologiquement dérangé, alcoolique et pervers. Une amitié est impossible s'il y a un maître seulement, on se demande qui est réellement le Master de l'histoire, Freddie fuyant en moto dans le désert sans revenir, draguant la fille de Dodd etc... Le scénario est un pied de nez au titre et à l'attente suscitée par ce projet. Ce que conclut Anderson sur la scientologie est assez flou et le seul vrai Master à bord reste lui-même.
En effet, The Master brille de sa perfection, de la beauté de chaque plan et du soin apporté à tous les détails. Paul Thomas Anderson a esquissé la parfaite scénographie dans laquelle peuvent se mouvoir deux personnages fascinant incarnés par des acteurs colossaux. Seymour Hoffman est fidèle à lui-même mais la vraie performance, celle-ci n'est pas une surprise, est celle de Joaquin Phoenix dans un rôle taillé sur mesure pour lui. Il en fait parfois trop mais est toujours en accord avec ce personnage extrêmement complexe qu'il a malgré tout réussi à faire vivre. Je ne vois pas comment il peut passer à côté de l'oscar cette année.