Dans son cocktail de sexe, drogue et corruption, le réalisateur bulgare Konstantin Bojanov (Avé) livre un film brutal, dans le monde de la prostitution indienne. En tant qu'étranger, il a sans doute cette liberté de décrire un monde sordide que les cinéastes locaux ne pourraient autant évoquer, du fait de la censure et aussi, vraisemblablement, des réactions d'une large partie de la population du pays, masculine, cela va sans dire. Depuis sa présentation à Cannes, en 2024, le film a cependant pu être diffusé en Inde mais seulement dans trois festivals, pas en sortie nationale qui risque de ne jamais avoir lieu. Si The Shameless ne cède pas au misérabilisme, il flirte tout de même avec et l'impression d'être parfois voyeur malgré soi survient à plusieurs reprises. Le film vaut en grande partie pour ses deux portraits de femmes, l'une insolente et libre, sinon dans son corps mais dans sa tête, et l'autre, en apprentissage de la férocité des réalités sociales qui l'entourent, qui cherche le moyen de s'extraire de son prévisible avenir, autrement d'un déterminisme implacable. Mis en scène avec une énergie souvent galvanisante, le métrage emprunte les chemins du film noir où les violences physique et verbale s'enchaînent, à peine adoucies par quelques grammes de romance. Mais dans ce sous-monde de brutes, l'espoir semble réduit à une lumière bien ténue.

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le 18 mai 2025

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