Décidément, les réalisateurs australiens ont le vent en poupe cette année, après THE SURFER, SUSBTITUTION et DANGEROUS ANIMALS, voici venir un drame romantique estampillé body horror.
Tim et Millie sont ensemble depuis des années quand ils décident de tout abandonner pour s’installer à la campagne. Alors que les tensions sont déjà vives, une force surnaturelle transforme leur rêve en cauchemar, menaçant leur relation, leur amour… et jusqu’à leur intégrité physique.
Peut être est-ce dû à une promo agressive nous vantant "le meilleur film d'horreur de l'été", mais TOGETHER pour moi est une semi-déception, je m'explique.
Déception, parce que depuis que THE SUBSTANCE a frappé fort l'an dernier pour remettre le body horror au goût du jour, j'en attend énormément dans le gore grotesque et outrancier quand on évoque ce sous-genre de l'horreur que j'apprécie énormément.
Après ce n'est qu'une "semi" déception, car le film en soi est bon, et bien qu'il pioche généreusement dans des références très marquées, notamment Cronenberg et Carpenter (la scène d'intro est pompée sur THE THING non ?), il arrive à avoir sa propre identité en proposant des idées originales, et convaincantes.
En effet, le scénario est très simple et limpide, le body horror est ici utilisé comme métaphore de la co-dépendance affective, et de manière très frontale.
Ce qui est à la fois une qualité, le récit coule de source et va direct à l'essentiel. Mais c'est également le gros défaut du film, on devine d'avance le dénouement et on passe donc toute la durée du métrage à attendre la fusion des corps, ce qui n'est pas un spoil, toute l'intrigue repose là dessus.
Autre paradoxe fâcheux, les scènes d'horreur.
Bien qu'elles soient très réussies, elles sont pour la plupart inutiles au bon déroulement du film. Une bonne partie des scènes les plus marquantes sont en rapport avec une intrigue secondaire concernant un trauma d'enfance d'un des protagonistes, ce qui n'a pas grand intérêt, autre que celui de meubler avec de l'horreur pour épaissir un scénario bien mince.
Heureusement, une autre sous-intrigue en rapport avec l'origine du mal n'est pas développée plus qu'il ne faut, une part d'ombre est laissée volontairement pour ne pas livrer trop d'information au spectateur, c'est important de le souligner.
Ce qu'on retient le plus de TOGETHER, c'est donc l'histoire d'un couple en crise, arrivé à un tournant de son aventure.
D'ailleurs, fait intéressant, les 2 acteurs sont en couple dans la vraie vie, ce qui facilite j'imagine autant les scènes intimes que les disputes.
Nos personnages sont tiraillés entre la perte d’identité et l'effacement, la tension entre autonomie et abandon qui se traduit par cette fusion physique malsaine et grotesque.
Un film qui joue à fond avec la symbolique pour illustrer les maux de notre époque aux travers de 2 personnes des plus normales, si on met l'horreur de côté, on est face à une romance, qui peut être vue à la fois comme un drame, où à l'inverse comme une délivrance.
Ah oui j'oubliais, pour une fois l'affiche du film est stylée, je tiens à le préciser parce que la plupart du temps elles sont immondes.
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