Sur le modèle de Little Miss Sunshine (Valerie Faris et Jonathan Dayton, 2006), Torpédo interroge la notion de famille prise en étau entre les représentations diffusées par la société de consommation, tout entière incarnée par la chaîne de magasins de canapés, et les réalités sociales qu’elle implique, tant dans son niveau de vie, dans son horizon culturel que dans sa propension à faire unité en dépit des singularités de chacun de ses membres. Cependant, à la différence du van jaune, le camping-car ne quitte jamais les sentiers battus du genre, sillonne les espaces abandonnés d’une Belgique oscillant entre ruralité et modernité – en témoigne le chantier remplaçant le verger familial – que nous observions déjà, entre autres, dans le cinéma des frères Dardenne ; le voyage n’est dynamisé que par des chansons et des situations comiques répétées à l’identique. En cela, la fable familiale et ses enjeux écrasent le burlesque qui devait en constituer le moteur, reconduit encore et encore à la façon des saccades d’un véhicule en panne. Nous étions en droit d’en attendre davantage. Reste une comédie dramatique rendue attachante par ses acteurs.