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Quand le cyberpunk se mêle aux jeux vidéo

Le duo Neveldine/Taylor est capable du pire comme du meilleur. Se faisant remarquer avec le nerveux et génial Hyper Tension, le duo s’est aussi ramassé en beauté avec la suite de Ghost Rider l’an dernier nous offrant un beau navet au budget mal exploité. Ultimate Game est entre les deux, il représente le début d’une baisse de qualité dans son côté actioner mais se rattrape largement avec son côté moralisateur et intelligent.

Volontairement cyberpunk, l’univers du film est intéressant de part le fait qu’il s’inscrit totalement dans notre époque. Sûrement aussi par manque de moyens, le duo réalisateur à décidé d’inscrire la trame à notre époque tout en améliorant le côté technologique. Cela pourrait sembler bancal mais il en est rien ; à une époque ou nous pouvons trouver des WiiU ou du Kinect dans notre salon, insérer des consoles de jeux à réalité virtuelle ultra évoluées parait presque sensé. Dans ce futur proche, un milliardaire à donc eu l’idée du siècle : insérer des êtres humains dans des jeux afin qu’ils se laissent contrôler par d’autres joueurs. L’un se nomme Society, et cherche tout bêtement à reproduire une société virtuelle, la décadence en plus. De cette façon les joueurs peuvent prendre le contrôle d’autres et faire absolument tout ce qu’il leur plait. L’autre jeu, et celui qui est le plus exploité dans le film, se nomme Slayers. Constitué de criminels condamné à mort, il leur permet d’être libéré au bout de trente manches si ils ont survécus. Un peu comme un mode zombie dans Call Of Duty sauf qu’ici tout est bien réel.

Toute cette petite orgie est donc chapeauté par un mégalomane interprété par Michael C. Hall que j’ai enfin pu découvrir. Doté d’un statut de Dieu tout puissant, il dirige d’une main experte toute sa société et ses joueurs complètement accros partout dans le monde. Gerard Butler quant à lui est le héros mondial de Slayers, celui-ci étant pratiquement arrivé au terme du jeu avec 27 manches réussies. C’est ici que se situe le principal défaut d’Ultimate Game ; celui-ci ne pouvant se résumer à un univers et quelques critiques, il lui fallait une ligne directrice et il est regrettable que le duo se soit limité à un simple prisonnier qui veut gagner sa liberté pour aller retrouver sa femme et son enfant. Tout cela est parfois mal dilué et on peine à réellement comprendre les agissements du grand méchant ou même du héros lui-même. A trop vouloir en faire, les personnages et les situations différentes s’entassent les unes sur les autres et peinent à prendre forme et à proposer un véritable intérêt.

C’est dans sa réflexion sur les limites morales aussi bien dans la réalité que dans le virtuel que le film arrive à proposer quelque chose de consistant. A travers le jeu Society, qu’on peut d’ailleurs très bien apparenter au vieillissant Second Life, on peut remarquer à quel point sans contrôle, le jeu vidéo peut devenir dangereux à long terme. Tombant dans la déchéance, cet univers est sans limites. L’alcool coule à flot, les partouzes ont lieu dans les parcs publics et certain(e)s vendent leur cul pour se faire du fric dans la vie réelle. N’oublions pas non plus les déviants qui trouvent ici un moyen de venir jouir de leur fantasme. Slayers quant à lui est plus classique vu qu’au sens propre il montre de manière exacerbée à quel point la violence à pris de l’ampleur dans l’esprit des gens. C’est plutôt dans son côté people qu’on y verra un intérêt étant donné que le joueur qui contrôle Gerard Butler est une star mondiale qui se verra attirer les ferveurs des femmes pour ses prouesses vidéo-ludiques. Un vrai culte de la personnalité au même rang que certaines stars du web contemporaines.

Bref Ultimate Game est, malgré ses errances évidentes, une réussite quand on voit le défi qu’il est de mêler univers cyberpunk, critique du monde moderne et actioner tout en essayant de garder un intérêt via une trame pas forcément excitante. Les scènes de gunfight même si elles manquent de pêche démontrent le côté fun et irréaliste des jeux de guerre d’aujourd’hui et gardent toujours ce côté fou et démesuré qui correspond si bien au duo Neveldine/Taylor. Les effets spéciaux réussis, le plupart du temps sur fond vert sont aussi de la parti et permettent à l’univers de prendre forme. Il est simplement regrettable que le film se perde dans sa romance quelque peu inutile et aux aboutissements obscurs.
Florian_Bodin
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le 3 févr. 2013

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Florian Bodin

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