Pour son premier long-métrage, l'acteur Christopher Guest se penche sur les dessous d'Hollywood, la manière dont sont faits les films (du moins à la fin des 80's) et la facilité pour un réalisateur débutant de voir ses rêves s'écrouler à la même vitesse qu'ils peuvent être crées. Malheureusement pour lui, le long-métrage ne profite jamais vraiment de son sujet brûlant et ne propose au final qu'une petite péripétie aussi pauvre que mal rythmée...


Pourtant mené par un jeune Kevin Bacon autour d'une parade d'acteurs en tout genre (J. T. Walsh, Teri Hatcher, Jennifer Jason Leigh, mais aussi des apparitions de Martin Short, John Cleese ou encore Elliott Gould), Un Scénario en or porte assez mal son titre (français) puisque d'une part le scénario de l'idéaliste Nick Chapman n'est en soi pas très folichon mais il ne provoque, à l'instar de son auteur, aucune réelle sympathie. Nous y suivons un jeune cinéaste naïf et enthousiaste qui se voit proposer la mise en scène de son premier scénario pour le grand écran, un triangle amoureux en noir et blanc, sans musique et un brin arty. Sauf qu'il va peu à peu découvrir que les fêtes mondaines et les belles promesses peuvent s'arrêter du jour au lendemain.


Pas assez décalé en dépit de certaines séquences imaginatives reproduisant des classiques du genre cinématographique, pas assez sérieux non plus pour créer un véritable pamphlet anticonformiste, le film a constamment l'anus entre deux chaises, incapable de proposer un spectacle réellement désopilant ni franchement intéressant. Le pitch sera bien mieux travaillé dans le Hollywood Mistress de Barry Primus ou dans une autre mesure dans le Panique à Hollywood de Barry Levinson. Ici, Guest s'intéresse surtout aux désillusions du jeune Nick, ses mauvais choix et sa redescente violente sans pour autant le rendre attachant ni concrètement chaleureux.


C'est donc l'encéphalogramme plat au niveau des rires et des surprises tandis que le rythme du film ne décolle jamais, enchainant les situations sans réel tempo ni marques temporelles, comme se bâclant lui-même en fin de parcours. Un DTV toujours inédit en DVD qui ne marque hélas pas les esprits et se laisse tout au plus regarder d'un œil distrait.

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le 11 déc. 2020

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