The Dude contre les nazis

L'attelage Paul Thomas Anderson / di caprio est une belle invitation à rejoindre une salle obscure dans les plus brefs délais .

On peut tout dire sur Di Caprio mais sa filmographie est sans faute et sa capacité à jouer pour les plus grands metteurs en scène ( Cameron , Scorcese, Tarantino, Spielberg, Inarritu, Mendes, Lhurmann, Nolan, Boyle, Eastwood, Ridley Scott, Woody Allen, et bientôt Damien Chazelle et Michael Mann) est hallucinante!

Sa rencontre avec Paul thomas Anderson (Boogie nights, There will be Blood, Licorice pizza) était donc inévitable.

On est au départ désarçonné par la représentation de cette Amérique dystopique qui est le théâtre d'affrontements raciaux entre des activistes d'extrême gauche "jusqu'au boutistes", des fascistes Wasp et des néo-nazis, tous complètements cinglés ou dégénérés.

Mais on se fait vite happer par les personnages et la formidable mise en scène de Paul Thomas Anderson qui emmènent le film là ou on ne l'attendait pas .

De la gravité presque dérangeante de son prologue , on est emporté dans un thriller burlesque et déjanté qui s'inscrit comme un hommage au cinéma des Frères cohen et de Quentin Tarantino.

Difficile de ne pas trouver une filiation évidente du "Dude" de the Big Lebowski dans le personnage de Leo Di caprio .

La tonalité décalée d'un scénario peuplé de personnages furieux et excentriques ou se mêlent dialogues improbables, humour noir, vengeance, ambivalence morale ainsi qu'une certaine coolitude apporte une "patte tarantinesque" à un film qui portait déjà la marque des frères Cohen.

Mais PT Anderson ne se contente pas de cela et donne, par la virtuosité de sa mise en scène, une ampleur et une singularité toute autre à son film.

Il est aidé par les prestations improbables de Sean Penn et de Léonardo Di caprio, qui passent de l'outrance et du surjeu à une dimension burlesque et décalée plus que savoureuse.

S'ajoutent à cela de vrais personnages secondaires (le sensai), une jeune première qui crève l'écran (Chase infinity) et plusieurs scènes d'anthologie avec en point d'orgue une poursuite qui laissera son empreinte visuelle dans l'histoire du cinéma.

Tout cela fait "d'une bataille après l'autre" un très bel objet de cinéma dont on regrettera en définitive un certain manque de fond qui lui aurait apporté une toute autre postérité .

Mais ce n'était pas l'ambition de son auteur qui rappelle cependant qu'il est un des plus grands metteurs en scène de sa génération avec ce très bon mais improbable film.