Un collégien, qui n'a plus que sa mère et sa soeur, vend à la sauvette des pigeons pour quelques centaines de yens à des passants. Il fait subsister sa famille, alors qu'en tant qu'élève doué, il espère aller au lycée, mais sans moyens, il a peu de chances. C'est pour cela qu'il espère un appui d'une professeure pour éviter l'usine où il irait travailler...
Le film, qui ne dure que 62 minutes, est un constat amer sur le Japon de l'après-guerre, et étonnamment, j'ai pensé à Roberto Rossellini dans la façon qu'a Oshima de tourner les scènes dans la rue, qui semblent d'une grande véracité. Je pense par exemple aux quelques plans où l'on voit la mère du jeune homme cirer les chaussures de passants afin de gagner elle aussi quelques sous.
C'est assez rare pour être souligné, l'histoire est filmée à Kyoto, dans une certaine réalité du moment, avec ses collégiens et collégiennes, mais c'est surtout plus sombre qu'on pourrait le croire. Alors c'est parfois chargé comme une barque avec la petite soeur, handicapée, qui ne dessine que des rats morts, mais là où le titre exprime quelque chose de gai et positif, c'est au bout du compte la noirceur qui prime, surtout dans sa conclusion.
Tout au long de sa carrière, Nagisa Oshima fera un cinéma engagé, celui-ci en est un bon exemple, mais il choisira de meilleurs acteurs, contrairement au jeune garçon qui est peu expressif et empêche clairement une certaine empathie. Mais le film n'aura pas de succès, car le studio y voyait quelque chose de déprimant et en a limité l'exploitation, et il faudra compter sur l'accueil critique pour permettre à Oshima de poursuivre sa collaboration avec la Shochiku.