Ma vidéo critique sur Wicked - Partie II
Un an après la première partie, la suite arrive enfin dans nos salles de cinéma. Adapté de la comédie musicale de Broadway par Jon M. Chu, les producteurs ont décidé de l’adapter en deux parties alors qu’on parle d’une comédie musicale qui, de base, faisait 2h45. ET donc, cela veut dire que la première partie fait la durée de la comédie musicale de Broadway et que, cumulé avec la deuxième partie actuelle, nous en sommes à près de 5 heures de film, c’est quand même beaucoup. Mais bon, après une première partie de bonne qualité, que penser de cette deuxième partie ? Et bien, ce n’est pas mauvais, c’est correct mais il est vrai qu’on est moins pris dans le long-métrage que le précédent opus. Et résultat, on se demande même si deux parties étaient nécessaires pour ce long-métrage.
Oz prospère en construisant ses routes dorées vers le château du magicien d’Oz. Elphaba continue sa lutte pour sauver les animaux mais cela s’avère plus difficile que prévu vu qu’on lui fait tenir le mauvais rôle. Pendant que Glinda continue de répandre la bonne parole et de vanter le magicien comme elle est censée le faire, les deux amies vont bientôt se retrouver mais vont-elles s’allier ou s’affronter ?
Positif
- Elphaba (Cynthia Erivo) est une sorcière qui a décidé de prendre son destin en main en tentant de sauver et de protéger les animaux. Elle a beau faire de son mieux pour les aider, cela s’avère très difficile quand on lui donne le mauvais rôle au peuple par rapport au magicien. Mais, vu qu’on connaît la vérité, on est plutôt de son coté à vouloir qu’elle s’en sorte et qu’elle réussisse dans ses objectifs, même si cela s’avère plus difficile que prévu. En tout cas, elle reste une protagoniste attachante dans sa personnalité.
- Glinda (Ariana Grande) est une sorcière sans pouvoir magique mais très réputée au nom du magicien d’Oz. Elle est chargée de rassurer les habitants, de vanter les mérites du magicien et de malmener Elphaba. Elle agit dans ce rôle en continuant de croire continuellement au magicien mais elle n’a pas oublié son amitié avec Elphaba. Elle a beau être un peu en conflit avec elle, on sent qu’elle tient tout de même à elle et veut essayer de la sauver du magicien en la faisant pardonner.
- Fiyero (Jonathan Bailey) est un prince maintenant devenu capitaine de la garde royale. Il veille à la sécurité d’Oz tout en menant une vie heureuse avec Glinda, même si il ne semble pas si amoureux d’elle qu’elle. Après, on comprend qu’il soit si confus dans ces sentiments avec tout ça mais forcé de constater que ce n’est pas inintéressant de le suivre.
- Nessarose (Marissa Bode) est maintenant gouverneure et elle essaye de ne pas agir comme sa sœur afin de bien se détacher d’elle. Elle lui en veut de l’avoir abandonné et de ne pas êtr venu lors de l’enterrement de leur père, ce qui peut se comprendre. On connaît la vérité mais, de son point de vue, il est compréhensible qu’elle se sente aussi mal par rapport à ça, encore plus quand son compagnon qu’elle aime plus que tout veut l’abandonner.
- Boq (Ethan Slater) est le compagnon de Nessarose mais, lorsqu’il essaye de partir loin d’elle, il est empêché et se voit obligé de rester près de Nessarose pour la servir. Bon, on sait que ce personnage n’a pas un mauvais fond en soi mais on sait aussi qu’il aime Glinda depuis longtemps et donc, se joue des sentiments de Nessa depuis tout ce temps. Même si son fond n’est pas mauvais, il a mal agi envers elle et il mérite un peu ce qui lui arrive dans ce long-métrage.
- Le magicien d’Oz (Jeff Goldblum) est un charlatan qui fait croire à sa magie et qui cherche à se débarrasser d’Elphaba, qui a dérobé son grimoire, afin de l’empêcher d’agir comme il le souhaite. Ici, le magicien d’Oz est un tyran qui exploite les animaux et veut les empêcher de pouvoir parler ou d’enseigner comme des humains (c’est raciste oui). Faire du magicien un aussi grand tyran malgré qu’il n’ait pas de pouvoir mais sait jouer de l’esprit de ses sujets, ça fonctionne. Il est réellement détestable et nous donne envie d’être du coté d’Elphaba dans sa cause.
- Question relations, on en a quand même quelques unes. Déjà, il y a la moins importante, Nessa et Boq. Là où Nessa aime Boq d’un amour profond et qui est sa motivation, Boq a toujours des sentiments pour Glinda et on savait qu’il se jouait de Nessa. Un amour à sens unique qui se terminera mal malgré qu’elle l’aimera encore et toujours, la pauvre. Après, nous avons celle entre Fiyero et Elphaba. On savait que celui-ci avait tout de même des sentiments pour elle malgré qu’il était avec Glinda et qu’Elphaba en avait aussi mais a préféré y renoncer pour Glinda. C’est un peu compliqué mais disons que Fiyero écoute enfin son cœur plutôt que son devoir et choisis la personne qu’il aime vraiment. Ca donne une relation amoureuse plutôt intéressante. Et enfin, Elphaba et Glinda. Deux amies qui se sont perdues alors qu’elles s’appréciaient, qui vont devoir s’affronter elles et leurs conflits par rapport à leur opposition sur la magicien… Ce n’est pas vraiment une relation amoureuse (quoique…) mais ça fonctionne en terme de développement.
- Plusieurs personnages évoluent dans cette histoire, que ce soit Elphaba qui tente de lutter pour sauver les animaux malgré qu’elle n’ait jamais de chance et de soutien alors qu’elle en recherche, Glinda qui va enfin apprendre de la vérité et de sa véritable amie ou même Fiyero par rapport à ses vrais sentiments. En tout cas, on sent que les évolutions des personnages principaux sont travaillés ici.
- Mine de rien, la dichotomie entre Elphaba et Glinda fonctionne bien ici. Elle se ressent à travers leur différence de couleurs (l’une est toujours sombre et l’autre toujours vive) ou même par certains plans opposés où l’une reste dans la lumière et l’autre dans le sombre. En tout cas, c’est une dichotomie intéressante visuellement.
- Le long-métrage démarre par la construction de la route du magicien d’Oz afin de mener à son château et fait par des animaux maltraités qu’Elphaba tente de libérer. C’est une introduction intéressante pour placer la situation et nous donner envie de savoir si elle va y arriver malgré la difficulté.
- Vous avez des références assez évidentes mais qui marchent quand même. Après, ce sont des références évidentes pour ceux qui connaissent déjà mais ça ne dérange pas les néophytes quand ils voient ces références sans les comprendre, ça ne les empêche pas de suivre le film.
- Si on excepte quelques moments discutables, la mise en scène est vraiment bien gérée dans son ensemble. Jon M. Chu a l’air d’être réellement à l’aise dans ce long-métrage avec la mise en scène et ça se voit, y compris sur le travail des lumières de certaines séquences.
- Le final est surprenant mais intéressant. En fait, ça se conclut d’une bonne manière afin de marquer l’évolution des personnages et qui correspond à ce qui a été dit avant. « Le monde a besoin d’un méchant » et ce qui se passe ici et ça marche dans la conclusion.
- Le symbolisme est pas trop mal en soi. Que ce soit Elphaba ou Boq pour sa sœur, Elphaba pour Glinda, Fiyero pour Glinda et Elphaba, le magicien d’Oz pour Elphaba… On a toujours du symbolisme intéressant et efficace ici.
- Le jeu d’acteur reste de bonne qualité. Les acteurs et actrices s’en sortent réellement très bien dans leurs rôles et ça se sent. Il n’y a rien à redire sur les acteurs et actrices vu que leurs performances sont très bonnes.
- Les costumes sont de bonne qualité. Quelque soit le personnage, on sent que les costumes sont travaillés et les définissent assez bien, notamment Elphaba qui semble avoir eu une amélioration de son costume.
- Mine de rien, il y a quelques éléments un peu inattendus ici. Lors du premier visionnage, on arrive à être surpris par pas mal d’éléments qui se déroulent et même le final nous surprend un petit peu.
- Si on excepte les chansons moins marquantes, les musiques sont de bonne qualité. Vraiment, la plupart des musiques instrumentales sont de qualité et collent bien à ce qui se passe à l’image.
- Question effets spéciaux, ça va. Malgré quelques petits passages un peu discutables, la plupart des effets spéciaux sont corrects pour ce qu’ils proposent.
- Rien à redire sur les décors qui sont réellement de bonne qualité ici. Chaque décor de chaque lieu sont de bonne qualité et ça se voit, c’est un plaisir à voir.
Négatif
- Et si on reparlait de madame Morrible (Michelle Yeoh) ? Dans la première partie, c’était la directrice de l’école de Glinda et Elphaba et elle a fini par rejoindre le magicien pour ses propres intérêts. Sachant qu’elle a des pouvoirs magiques, elle pourrait les utiliser souvent afin de pouvoir arrêter Elphaba pour de bon ou prouver que le magicien a bien des pouvoirs, mais non. En fait, autant elle est un peu discrète dans la première partie et ça passe bien, autant dans la deuxième on s’attend à ce qu’elle joue un rôle mais ne fait rien. Dommage, il y avait du potentiel pour ce personnage mis au second plan ici alors qu’elle a des pouvoirs magiques qu’elle utilise seulement de temps en temps. Elle aurait mérité un meilleur traitement dans cette deuxième partie, quitte à être la capitaine du magicien d’Oz en son nom.
- On a des moments un peu inutiles, voir stupides, voir les deux. Par exemple, quand Glinda découvre son moyen de transport à bulles, elle passe un petit moment à s’amuser avec, pourquoi faire ? Ou alors, on a aussi l’homme de fer qui a une hache toutes les fois où on le voit mais ne s’en sert que pour sortir de la pièce où il a été créé alors qu’on supposait qu’il l’aurait utilisé sur la Sorcière.
- Est-ce qu’il y a eu des sacrifices exprès pendant le montage ? Par exemple, une foule en colère armée de torches et de fourches près à suivre Dorothy mais qui finissent pas rester dans le village en les laissant partir. Elphaba parle même du fait qu’ils étaient censés arriver pour aider Dorothy mais on ne les voit jamais. Enfin, ça fait bizarre et ça donne l’impression que c’est pas assumé.
- Les chansons ne sont pas mauvaises en soi mais qu’est ce qu’elles sont oubliables. Seules celles qu’on a déjà entendu dans la première partie et à nouveau ici sont toujours aussi bien, mais les nouvelles de ce long-métrage sont moins réussies. Mention spéciale pour la chanson du magicien qui est la plus dispensable et oubliable.
- Il y a un moment ridicule entre Glinda et Elphaba, c’est quand elles font un petit combat entre elles. C’est mal mis en scène, c’est inutile et ça donne l’impression que c’est issu du bêtisier et qu’ils ont gardé la scène telle qu’elle. Dans tous les cas, ce moment est vraiment ridicule.
- Les moments d’émotion manquent clairement d’impact. Ils ont beau essayé, ça ne marche jamais et on ne ressent jamais de réelle émotion pour qui que ce soit. Et ce, malgré la complicité d’Elphaba et Glinda.
- Parlons de la tension du long-métrage qui est inexistante. Vraiment, aucun moment ne nous fait vraiment avoir peur pour Elphaba ou qui que ce soit dans ce long-métrage, c’est raté.
- Un parti pris un peu bizarre est de ne jamais montrer le visage de Dorothy alors qu’on la voit réellement dans ce long-métrage. C’est un partie pris un peu étrange tout de même.
- Non pas que la survie d’un certain personnage est une mauvaise idée mais comment s’y est-elle prise pour survivre et se cacher (PARTIE SPOIL pour plus de détails)
!!! PARTIE SPOIL !!!
Dans ce long-métrage, on découvre les origines des compagnons de Dorothy. Le lion peureux avait été libéré par Elphaba et il craint ce monde et lui en veut (probablement une critique de la société ça), L’homme de fer est Boq qui a perdu son cœur à cause de Nessarose et qui a été sauvé par Elphaba en le transformant ainsi pour éviter sa mort. Enfin, l’Epouvantail est Fiyero qui a été transformé par Elphaba afin de le sauver de la mort. C’est le seul un peu incohérent d’ailleurs car l’Épouvantail est censé ne pas apprécier la sorcière mais là, il la retrouve à la fin et s’enfuit avec elle loin d’Oz. En tout cas, voir les origines de ces personnages dans ce long-métrage n’est pas une mauvaise idée.
Revenons sur la fin, après qu’Elphaba ait caché Glinda, elle part pour tenter de se battre et finit coincée par Dorothy qui l’asperge d’eau et s’en va. Puis, plus tard, on apprend qu’Elphaba est en vie et qu’elle part avec Fiyero (devenu l’Epouvantail) loin d’Oz. Comment Elphaba a survécu ? C’est un détail mais ça veut dire que le grimoire a un sortilège de clonage et qu’elle s’en est servi ? Ce n’est pas une incohérence en soi, c’est facile d’imaginer tous les sortilèges du grimoire mais il est vrai qu’on se demande comment elle a survécu.
Un détail de l’histoire, ça se passe avant et pendant que Dorothy apparaît dans ce monde pour rencontrer le magicien et tenter de revoir sa tante. Après, quand elle est là, on a l’impression que le long-métrage s’accélère un peu exprès, c’est étrange. Sans compter qu’elle arrive à l’Epouvantail avant qu’il ne soit transformé alors que les gardes sont partis après (mais bon, si ils étaient en chevaux).
Au final, Wicked for Good est une deuxième partie moins prenante et intéressante que la première. Bien sûr, on retrouve des éléments qui nous plaisaient dans la première partie mais il y a tout de même des éléments un peu plus problématiques dans cette suite. On a beau avoir une mise en scène correcte, des personnages principaux toujours intéressants, du symbolisme efficace, un peu d’inattendu et des beaux costumes, ça ne fait pas tout. Les chansons sont moins prenantes, la tension est inexistante, certains passages sont inutiles, madame Morrible est un peu gâchée ici et l’émotion ne marche pas trop. Enfin, il y a tout de même de quoi passer un bon moment devant cette suite mais c’est juste qu’on est moins emballé par ce qu’on voit ici. Est-ce qu’uns seul long-métrage de 3h30 n’aurait pas mieux marché au final au lieu de deux parties n’aurait pas été une meilleure idée au final ? Peut-être.