Difficile de ne pas grincer des dents face à l'hypocrisie de Disney, qui ici essaye de surfer sur la nostalgie de l'âge d'or, alors même que le studio a depuis longtemps fermé la porte à tout nouveau classique en 2D, alors même qu'il dévalue ces chefs-d'œuvres en se sentant obligé de nous les ressortir un par un en live-action.
Passé ce constat irritant, Wish est à mille années-lumières à la traîne par rapport à tout ce qui a été fait ailleurs en terme d'animation hybride ces dernières années. Compliqué de passer après le Spiderverse, Arcane, le Chat Potté, mais aussi de ne pas faire pâle figure à côté du Robot Sauvage sorti quelques mois plus tard. On sent que l'animation a le cul entre deux chaises et n'ose jamais prendre un parti pris assumé et intéressant. La 3D n'a rien à envier aux textures incroyables des Nouveaux Héros, de Rebelle, ni même du Monde de Némo. La patine 2D est quant à elle dénuée de toute la poésie qu'elle est censée insuffler. C'est même un peu cringe de sentir que certaines sont censées provoquer un effet "wahou !" et de se dire "Mince, j'écarquille pourtant les yeux chaque fois que je redécouvre le château de la Belle et la Bête ou que je revois Tarzan glisser le long des branches !"
Non content de nous servir une animation moyenne, le studio appuie les clins d'œil poussifs aux films de notre enfance, nous faisant douloureusement réaliser que Wish se contente de faire "la même chose en moins bien".
Le concept de l'intrigue aurait largement eu de quoi sauver les meubles, s'il n'était pas balayé par un antagoniste creux et l'intrigue aussi bien rythmée qu'une partie de La Bonne Paye !
Même les chansons, qui sont restées des valeurs relativement sûres même dans les films les plus récents (à quelques exceptions prêts, type le refrain imbuvable de Volt et d'autres que j'ai préféré oublier), sont ici totalement indigestes. Mis à part "This Wish" qui fait avancer le récit et "Knowing what I know now", à laquelle on peut concéder un p'tit élan de dynamisme et le vague sentiment d'une révolution qui... bah, en fait, n'existe pas trop dans le film, toutes les autres chansons sont, au mieux, anecdotiques, au pire, des marteaux musicaux qui enfoncent le burin du loresplaining. Pour sûr, les versions françaises n'aident pas.
Quelle tristesse de constater que le film des 100 ans est un rétropédalage honteux, comparé à la (très) bonne surprise qu'avait été Encanto... On dirait qu'on va devoir se consoler avec des suites, en attendant que le studio réapprenne à produire des films originaux de qualité.