Jaieumadoz !
- Bon, Sean... tu permets que je t'appelle Sean ? Sean... Ce que je te propose, là, c'est, euh... comment dire, de passer 2 heures à l'écran en slip de drap rose et deux cartouchières de la même...
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le 24 juil. 2011
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De vagues souvenirs d’une vidéo du Fossoyeur de Films il y a une dizaine d’années ne mettait en mon esprit que cette image iconique et loufoque d’un Sean Connery, moustache longue et cheveux tressés, arborant un slip rouge du plus étrange effet. L’acteur cherchait à se départir de l’image de 007, c’est chose faite. Et après avoir revu Deliverance, il m’est apparu que c’était bien John Boorman qui officiait sur cet OFNI annoncé, un réalisateur hétéroclite dont le sombre Excalibur, l’imparfait mais intéressant Exorcist II, et l’engagé The Emerald Forest, m’ont tous convaincu du potentiel de l’œuvre.
Et je ne m’y étais pas trompé.
Les premiers pas sont résolument kitsch, avec corps nus et gangues plastiques servant de décors et cette l’esthétique projetée rappelant parfois celle d’une installation de Beaubourg. Mais ces virées psychédéliques New Age se mettent au service d’une satire social, d’un pamphlet naturaliste puisant son énergie dans la libération des mœurs, et dressent un constat désespéré sur le cynisme qui régit ce monde, où tout n’est que strates de manipulations.
Une manipulation par la religion, puritaine et violente (et donc résolument américaine), puis par une utopie, factice par nature, qui balaie sous le tapis les horreurs qui lui permettent d’exister dans un relent hypocrite. Ce sont là les exactions de l’impérialisme américain, bâtissant son mode de vie sur l’exploitation du monde, sur un mensonge permanent qui ne peut mener qu’à la décadence et à un crépuscule incandescent. La chute du modèle occidental est prophétisée comme celle de l’Empire Romain, mais nous sommes voués à répéter les mêmes erreurs.
Le bouleversement de l’ordre naturel n’est que temporaire, et la nature, humaine comme autre, finit par reprendre le dessus une fois les craquelures du vernis trop nombreuses pour imperméabiliser ce modèle de société aux errances violentes et irrationnelles qui nous gouvernent. Mais malgré ça, cette libération des pulsions est nécessaire car synonyme de vie et d’équilibre. Le cycle de la masse exploitée au profit d’un échantillon infinitésimal d’hommes efface les barrières dans un élan post-industriel où l’organique et le technologique se mêlent, et où la philosophie, la pensée, finit insidieusement gouvernée par des algorithmes de moins en moins maîtrisés.
L’Homme, et ses agitations contre-nature, sont éphémères, n’en déplaise aux puissants qui pensent pouvoir s’isoler dans leur tour d’ivoire (ou, ici, bulle de plastique). Et si Zardoz prend le chemin d’une révolution secrètement manigancée qui va remettre le cycle de l’oppression au début de sa boucle, notre réalité concrétise cela par un simple continuum de réactions de notre Planète qui n’aura au final que peu d’égards pour nous, passagers d’un instant.
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Créée
le 19 août 2025
Critique lue 5 fois
- Bon, Sean... tu permets que je t'appelle Sean ? Sean... Ce que je te propose, là, c'est, euh... comment dire, de passer 2 heures à l'écran en slip de drap rose et deux cartouchières de la même...
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le 24 juil. 2011
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Sean Connery et son slip rouge, Sean et ses cartouchières-bretelles assorties, pour une très belle barboteuse, Sean et son catogan tartare, ses moustaches triomphantes, son torse velu, son...
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le 3 août 2014
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