Je partirai. Moi qui suis né dans la tombes la plus sombres du monde le plus obscur de la dark fantaisie, moi qui n'ai ni visage, ni nom véritable et qui, jour après jour, sombre dans l'abysse de la solitude; moi qui me suis naguère levé pour vaincre Gwyn, seigneur de la flamme vacillante, puis ai vaincu le roi d'ivoire sur son trône de lumière, me voilà ressuscité à nouveau pour accomplir mon séculaire devoir de hollow, ma tâche de morte-flamme... ma quête d'âme sombre.
A tous ceux qui regardent avec dédain et prétention le monde du jeu vidéo je peux affirmer que le jeu est non seulement un art, mais le 8ème art et c'est ce que Dark Souls III nous prouve une fois de plus. Que dire qui n'ait été dit par les lignes d'un autre. Que dire de plus de ce voyage magnifiquement horrible où le joueur expérimentera, s'il s'y prête, une expérience sensorielle unique; une épopée désespérée et nihiliste où seul résonnent les cliquetis d'une armure sur le pavé; où se baladent des êtres immondes et magnifiques et où le bien comme le mal n'existent pas; où les musiques transcendent par leur grandiose et cependant sont empreintes d'une ineffable mélancholie.
Des boss mémorables en passant par les architectures diverses et phantasmagoriques; de l'impressionnant level design à une histoire toujours aussi cryptique et magnifique; plus on s'y plonge, plus on la contemple, plus on réalise son étendue et plus on s'imprègne de ce qui fait l'essence de ce jeu si spécial. Car selon le grand mot de Nietzsche, quand on plonge son regard au plus profond de l'abîme, l'abîme nous regarde.
Puisse toute personne à la sensibilité poétique un jour s'essayer à cette oeuvre majeure du paysage vidéo-ludique car elle est et sera pour toujours unique en son genre.