Une anthologie creuse aux musiques éternelles?... C'est plus compliqué que ça...

J'ai pu en parler à des amis, en leurs déconseillant l'expérience. Curieux, puisque je ne déteste pas cette licence et qu'historiquement parlant, c'est intéressant de ce plonger dans ces titres.

Alors après les avoir déconseillé, j'ai eu l'envi de poser sur quelques lignes une explication un peu plus complète.

Je les ai tous faits, un par un, du I au VI, dans le désordre. Car je connaissais déjà ces titres, de par mes vieilles aventures sur l'émulation et sur d'ancien remastered. Cependant et SteamDeck oblige, c'était l'achat le plus obligatoire que je pouvais faire pour profiter au mieux de la console. Par respect, par curiosité, par envie de combler un vide aussi, celui de n’avoir jamais vraiment traversé ces jeux comme il faut. Et cette collection Pixel Remaster, quelque part, m’en a donné l’opportunité parfaite. C’était le bon moment, d'aller je plus loin dans ces aventures et de décortiquer l'évolution de cette licence pilier du JRPG!

J’étais prêt, enfin.


Et pourtant, au bout de ce parcours, il y a un goût étrange qui me reste. Un mélange d’admiration distante et de fatigue douce. Je ressors ni émerveillé, ni transformé.

Juste un peu plus lucide et sachant... Ce qui est une maigre consolation pour un joueur!


Allons y étapes par étapes...


Le premier, Final Fantasy I, m’a accueilli comme un vieil ami qu’on aime retrouver après dix ans. C’est simple, carré, presque primitif. Mais dans cette simplicité, il y a une certaine élégance. Une porte d’entrée idéale pour celles et ceux qui veulent s’initier sans être submergés. Pas de narration à tiroirs, pas de système tordu.

Juste une aventure sobre, honnête. Mais ça reste un squelette, un prototype.

Sympathique, mais fondamentalement limité.


Le deuxième, Final Fantasy II, a tenté d’innover. Le système de progression par l’usage, en théorie, c’est brillant. En pratique, c’est pas terrible... Tu joues contre le jeu, pas avec lui et malgré une bande-son très réussie, malgré les intentions louables de faire "plus grand", tout tombe à plat. Narration artificielle, donjons punitifs, progression cassée… C’est probablement le moins bon de la collection.

Une tentative bancale, qu’on admire de loin.


Final Fantasy III, ensuite, m’a laissé froid. J’en attendais beaucoup, surtout après avoir apprécié le remake DS. Mais ici, sans personnages, sans narration, sans liant... c’est un RPG de systèmes, sans âme. Le job system est là, oui. Riche. Prometteur. Mais jamais bien guidé, jamais bien rythmé. Et l’enrobage visuel, aussi soigné soit-il, ne suffit pas à masquer le vide.

J’ai traîné la patte.


Puis vient Final Fantasy IV. Celui que tout le monde me vendait comme un classique. Celui avec lequel j'avais déjà de base de sacrés griefs, que je croyais pouvoir traverser avec ce remake.

Sans surprise, c’est là que j’ai décroché. L’Active Time Battle ? Mal exploité. La narration ? Trop rapide pour toucher. Les personnages ? Jetés dans un récit précipité, souvent incohérent, parfois risible. Le jeu ne laisse jamais le temps d’éprouver quoi que ce soit.

Pire! il t’impose une équipe, des classes, un rythme, une fin abrupte. À mes yeux, c’est un rendez-vous manqué de bout en bout.

L’épisode que je déteste le plus.


Vu d'ici, on peut déjà ce dire que c'est un poil compliqué...

J'ai eu à faire ces titres en mode automatique et mêmes les épisodes que je me rappelais apprécier ont fini par me décevoir...

Mais continuons...

Car, après les recommandation d'un collègue de travail, j'ai laissé Final Fantasy V me surprendre. Pas par sa narration, anecdotique, ces gags trop moyens, ni par son rythme, désastreux. Mais par la profondeur de son système de jobs. Si tu t’accroches, si tu creuses, c’est un des gameplay les plus riches de la saga. Mais encore faut-il vouloir. Sans guide, sans aide, sans équilibre… c’est un terrain miné. Je m’y suis plu, un temps. Puis je me suis lassé.

Je vois son importance, mais je comprends qu’il soit peu cité.

Je l'avais détesté à l'époque de mes recherches sur émulation et ici, j'ai pu me réconcilier avec ce jeu, ce qui est déjà une très bonne chose.


Et enfin Final Fantasy VI, le géant, le chouchou des classements. Et c’est vrai que musicalement, il est sublime. Narrativement, il est audacieux. L’opéra, Kefka, le World of Ruin… il y a des fulgurances. De vrais moments cultes et terriblement marquant!

Mais le trop-plein de personnages, le rythme haché, la seconde moitié décousue… tout ça m’a freiné. J’ai été impressionné et je l’ai respecté, sans l'adorer. (Et mon objectif de 100% a sans doute alourdi l’expérience.)


Au final ?

Je ressors de cette collection mitigé. Pas aigri, pas fâché. Juste… lucide.

Ces jeux sont importants, historiquement, techniquement, musicalement. Et les versions Pixel Remaster font un très bon travail pour les rendre accessibles, lisibles, agréables à parcourir aujourd’hui. Observer l'évolution et les tentatives qu'il y a pour inover entre les épisodes m'inspirer le plus grand des respects.

Mais l’expérience globale est creuse. On enchaîne des titres qui ont posé des bases sans trop de QOL, mis à part les misérables boost d'xp et autres stats... On aurait voulu un peu plus d'explications et une amélioration de certaines mécaniques pour redonner ces lettres de noblesses à cette licence. Car oui, les systèmes sont encore bruts. Des récits qui n’ont pas encore trouvé leur souffle. Et malgré quelques pics d’émotion ou de plaisir mécanique, j’ai surtout eu l’impression de traverser un musée. Beau, bien agencé, passionnant par endroits. Mais un simple musée quand même.


Les musiques, elles, méritent à elles seules qu’on s’y attarde. Uematsu y atteint parfois le sublime. Rien que pour ça et pour l'amour de ce genre de jeu, cette compilation a sa raison d’être. C’est une excellente porte d’entrée pour comprendre l’évolution du JRPG, ses balbutiements, ses intentions. Un outil précieux, presque pédagogique.

Mais en tant que joueur ? En tant qu’expérience de jeu ? C’est trop sage.

Trop figé. Trop froid... Dans l'ère des remakes à gogo c'est quand même triste de faire des refontes de jeu, potentiellement moins bons et largement moins risqués que d'anciens remake!

KumaCreep
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le 5 août 2025

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KumaCreep

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