of war
Parlons de Gears 5 ! Tout le monde connaît Gears of War, une saga de bourrin pour décérébrer qui défonce grave ! mais Gears 5 arrive avec une nouvelle optique, changement et nouveauté seront...
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le 18 oct. 2019
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/!\ Cette critique divulgâche de nombreux éléments clés du jeu /!\
Je fais partie des rares joueurs à avoir beaucoup apprécié la campagne de Gears of War 4. Sans pour autant égaler le niveau du deuxième épisode, The Coalition avait réussi à poser de bonnes bases, montrer qu'ils n'étaient pas des manchots. Un problème ressortait ceci dit, son trop grand classicisme. Pire, Gears 4, en plus de ne pas révolutionner la formule, introduisait des personnages oubliables, peu charismatiques. Dans le même registre, en incluant des robots (des Defbots plus exactement) comme principaux antagonistes en première partie, la saga perdait de son gore ; bien que cela rendait le retour des locustes, ou plutôt des vermines, encore plus croustillant. Enfin, si le fonctionnement des armes introduites collaient à la philosophie de Gears, leur design se montrait un peu plus quelconque. Bref, un quatrième opus développé par The Coalition loin d'être parfait, mais relativement solide pour un premier épisode tout de même. En tous cas bien plus solide que la reprise de Halo par 343 Industries, avec son quatrième épisode très moyen.
Puis vint l'instant où Gears 5 fut annoncé… Aïe ! Des trailers insistant sur la psychologie de Kait, son âme torturée, une première cinématique plus ridicule qu'autre chose, toujours dans le même ton. Une erreur qui sera répétée l'e³ suivant avec ce trailer du malaise qui trotte encore dans un coin de ma tête. Pratiquement pas de gameplay de surcroît, si bien qu'il faudra attendre la tech test, moins de 2 mois avant la sortie du jeu, pour que je me fasse enfin un avis… loin d'être des plus encourageants.
Pour le dire autrement, ce Gears 5 puait un peu.
Maintenant je dois vous parler de l'aptitude qu'a The Coalition a infligé des chauds-froids au joueur que je suis avec ce Gears 5, car après ces premières annonces glaciales, vint forcément le moment où j'ai dû lancer le jeu… et quel premier acte ! Dans la pure tradition de la série, avec cette ville qui se fait détruire sous nos yeux par les vermines, ce passage où les nuées finissent par prendre contrôle des devbots, apportant un nouveau type d'ennemi entre le vivant et la machine, des sortes de cyborgs inversés, appelés ici infectés. Puis ce court passage dans le théâtre avec la machine censée protéger les citoyens qui s'est retournée contre eux. Sans nul doute le meilleur premier acte d'un Gears of War après celui du 2. D'entrée de jeu, Gears 5 nous ramène tout le bestiaire du précédent épisode, en plus d'en introduire de nouveau. Certes, cela n'empêche pas ce premier acte de souffrir de quelques menus défauts comme les pouvoirs de Jack qui débarquent un peu comme par magie et qui ont du mal à s'intégrer dans la licence, malgré leur utilité certaine, ainsi que ce passage d'infiltration forcé qui n'a pas grand-chose à voir avec le gameplay usuel (heureusement qu'on peut tirer dans le tas), mais c'était franchement encourageant. Et si ce Gears 5 se plaçait comme étant l'un des meilleurs opus de la licence ?
Puis vient l'acte 2, cette ellipse de 4 mois et ce froid qui vient faire son retour, au sens propre comme figuré. Car c'est à partir de ce moment-là que Gears 5 a commencé à puer de nouveau… et peut-être définitivement. Il y a un truc que je n'ai pas précisé concernant l'acte 1, et que vous savez déjà si vous avez vu les premiers trailers du jeu partagés plus haut dans cette critique, mais Kait, l'une des protagonistes du récit a un lien avec la vermine, les reines locustes, des visions. Si cela était encore secondaire lors du premier acte, ça prend une place bien plus importante avec le deuxième, devenant par la même occasion la protagoniste principale du récit, celle que le joueur incarne en solo. Le hic, c'est que Gears of War n'a jamais brillé pour son écriture, encore moins pour le pan psychologique de ses personnages, c'était donc osé de miser là-dessus, audacieux même. Malheureusement, c'est un ratage total. Premièrement, Kait est toujours aussi peu charismatique et inintéressante à suivre, on ne s'attache pas au personnage, dur donc de nous faire éprouver de l'empathie pour elle tant elle ne dégage rien.
Ensuite, concernant le gameplay cette fois-ci, cet acte 2 va être l'occasion pour les développeurs de nous présenter l'une de leurs plus grandes bonnes mauvaises idées : le skiff. Une sorte de voilier, comme son nom l'indique, qui va nous servir à parcourir les deux cartes (relativement) ouvertes du jeu. Car oui, il y a une sorte de monde ouvert dans Gears 5, la mode étant encore aux open-world lors de la sortie du titre. Malheureusement, Gears 5 reprend plus bêtement qu'il n'apporte au genre tant cette spécificité n'a aucun intérêt, n'amène rien à la saga, si ce n'est de nous donner des améliorations pour Jack lors de quêtes secondaires pas bien palpitantes… améliorations qui auraient très bien pu être intégrées dans une campagne linéaire ceci dit… compétences de Jack qui, comme déjà indiqué plus haut, s'intègrent assez mal à l'esprit de la saga. Gears of War, c'est du bourrinage, du sang et des tripes, pas du space opera à la Halo. S'il fallait comparer la licence à une autre saga, ce serait sans nul doute Warhammer 40K, avec ces soldats suréquipés qui se battent pour un ordre totalitaire dans une guerre permanente. Je pense qu'il y avait moyen d'intégrer des nouveautés, des opportunités tactiques (parce que ce Jack, mine de rien, il est très utile pour ça), tout en gardant le côté sanglant de l'univers créé par Epic, mais là non, on intègre des mécaniques tirées de la SF qui jurent avec ce qu'est la saga plus qu'autre chose.
Le pompon, c'est le fait qu'on conserve le skiff et le côté open-world lors de l'acte suivant. C'était déjà chiant la première fois, sans surprise, ça l'est encore plus la seconde. Au point où on en est, JD Fenix, qu'on nous a présenté comme ayant tendance à se transformer de plus en plus en connard depuis le début du jeu, et qui avait disparu dès le début de l'acte 2, revient avec Fahz, une sorte de cliché du flic insupportable (c'est un pléonasme), tout ça pour nous dire qu'en fait ils sont (re)devenus sympas… bon bah après tout, au point où on en est… pourquoi pas hein ?! Bienvenue dans l'époque je suppose ? J'y reviens plus bas, mais vous devez déjà certainement vous douter qu'il y a un problème avec le scénario. Bref, un acte 3 dans la lignée du deuxième, à la différence près qu'on remplace le biome glace par le biome sable, et c'est à peu près tout. Les fans de Judgment et du lore de la série (si tant est que ça existe) seront ravis de retrouver Paduk et d'en apprendre plus sur l'univers, mais c'est tout ce qu'il y a à en dire.
Maintenant, je dois vous avouer un truc. À ce moment-là, en me baladant dans les menus du jeu, je me suis rendu compte que, contrairement aux autres épisodes de la franchise, ce Gears 5 ne disposait que de quatre actes. J'étais donc déjà à la fin du jeu. Pire, ce dernier acte ne comportait que deux chapitres, suggérant que ce même dernier acte se bouclerait en un rien de temps… ce qui est le cas. Problème, il ne se passe pas tant de choses que ça durant la campagne : les actes 2 et 3, de par leur sorte de monde ouvert, étirent plus la durée de vie inutilement qu'autre chose, ne racontent pas des trucs bien intéressants.
Ce Gears 5 ferait-il l'erreur de ne pas en raconter assez ? D'en garder trop sous le coude ? De souffrir d'une sorte du syndrome Gears 5 - Partie 1 en somme ? C'est totalement le cas. Parce que cet ultime acte, finalement, bien que pas désastreux, il se révèle loin de relever la barre non plus. Pire, c'est pile à ce moment-là que les développeurs décident d'apporter une nouveauté à la saga tout droit sorti de leur cul : un choix. Et pas n'importe quel choix. Pas un truc du genre « tu prends le chemin de gauche ou le chemin de droite ? » comme on pouvait le voir dans les autres épisodes de la série. Non, puisque le jeu nous demande tout simplement de choisir qui garder en vie entre JD Fenix et Del… pourquoi ? Quel est le but ? Quel est l'intérêt ? Rien ne va avec ce choix. Si en tant que joueur j'aurais tendance à choisir JD Fenix car il correspond davantage à l'esprit des personnages de la licence et car il s'agit du fils de Marcus, Del reste le seul qui accompagne Kait tout le long de l'aventure. Je dois faire ce choix en tant que joueur derrière son écran ou en tant que Kait ? On n'est pas dans un Telltale là ! Je ne joue pas à Gears of War pour m'identifier aux personnages. Et puis v'là comment ce choix nous est amené : un méchant surgit de littéralement nulle part durant une cinématique, le futur grand méchant de la saga, la nouvelle reine, elle prend Del et JD Fenix chacun d'un côté puis nous demande explicitement de faire un choix. Encore moins subtil qu'un lanzor en fonctionnement dans un champ de fleur. J'ai tout simplement eu l'impression d'être pris pour un imbécile de la part de développeurs qui n'assumaient pas de faire leur propre choix. À la rigueur, le fait que Kait se retrouve elle-même à choisir qui sauver entre l'un de ses deux camarades aurait pu enfin apporter un peu de consistance au personnage, l'obliger à vivre avec ses choix… non ! Même ça, les développeurs lui ont enlevé. C'est elle qu'ils auraient dû flinguer !
Une fois ceci fait, un dernier chapitre et puis on remballe, attendez Gears 6 pour découvrir la suite… épisode qui ne devrait pas sortir de si tôt vu qu'un préquel, E-Day, a été annoncé entre-temps. Vivement (au moins) 2030 je suppose ?… Sans nul doute l'une des pires fins du genre, juste un cran au-dessus de celle d'un certain Deus Ex Mankind Divided… dont la suite n'a toujours pas été annoncée près de 10 ans après sa sortie… espérons que Gears 6 ne batte pas le record. En passant, anecdote amusante (et qui confirme que ce Gears 5 est bien un jeu en deux parties), mais l'un des images promotionnelles du jeu a été reprise de la cinématique de fin.
J'y tourne autour depuis tout à l'heure, maintenant, parlons enfin du scénario. Parce qu'il y a en dire des trucs négatifs. En temps normal, je n'aurais pas insisté dessus, mais vu que les développeurs, eux, ont bien appuyés avec leur scénario de merde, pas le choix, je vais devoir contre-attaquer. Ironiquement, et vous l'avez sans doute déjà compris, The Coalition a beau avoir mis l'accent sur le scénario, ça ne raconte pas grand-chose, le jeu étant divisé en deux parties : une première traitant de la psychologie de Kait, une seconde durant laquelle l'objectif est de remettre en état de marche le rayon de l'aube. Rien de palpitant en somme. Il fallait faire fort pour creuser autant dans du vide. Vous en rêviez, The Coalition l'a fait.
Outre les défauts déjà évoqués plus haut (syndrome partie 1, choix, gravité du propos, rythme), il faut ajouter à cela des ellipses injustifiées, comme celle entre l'acte 1 et 2. Que s'est-il passé durant cette ellipse de 4 mois ? Qui sont ces étrangers et autres résistants que nous tentons de convaincre de rejoindre la CGU ? Pourquoi le trio du premier épisode bosse-t-il pour la CGU alors qu'ils avaient tant d'animosités pour eux dans le premier épisode ? Je ne vais pas vous cacher qu'au fond, je me moque un peu, mais cela confirme une nouvelle fois qu'il y a un gros problème avec le scénario, qu'il ouvre plein de portes sans pour autant les refermer derrière. Ça me fait penser à Gears of War 3 qui introduisant de nouveaux personnages sans nous les présenter ou qui ressortait Dizzy, abandonné en bien mauvaise posture lors du deuxième épisode, sans pour autant nous indiquer comment il s'en était sorti, tout ça pour qu'on lise leurs romans et comics de merde dont tout le monde s'en branle. Désolé d'être aussi cru, mais si vous êtes autant intéressé par le lore de la série, remettez-vous sérieusement en question.
Face à un Gears of War 2, la série a peu à peu opéré une sorte de glissement selon moi. Car le deuxième titre de la série (objectivement le meilleur), bien qu'il y ait aussi du lore et du drame, n'appuyait pas autant dessus que dans le 5. Dans Gears 2, c'était le fun et l'épique qui étaient mis en avant, le scénario était une sorte de justification pour nous présenter lesdites scènes. Il y avait déjà un peu de drame, certes, autour de Dom et de sa femme principalement, mais ce n'était pas rabâché constamment au joueur. En fait, la rareté de ces moments grave renforçait leur impact, arrivait à surprendre le joueur. Il y avait aussi un peu de lore, mais c'était très secondaire, sur ce point aussi, leur but était de justifier les séquences fun et épiques présentées dans le jeu. Dans Gears 5, c'est tout l'inverse, le titre fait tout pour mettre en avant le côté dramatique/psychologique. Ça en devient vite lourdingue tant ça nous l'est constamment rabâché. Le lore est aussi énormément mis en avant au point où une écrasante partie de l'acte 3 est centré sur la guerre CGU/URI. Ça ne me dérange pas d'avoir du lore… mais de là à baser un acte entier sur ça, non (le village du chapitre 1 de l'acte 2, installé au milieu des ossements du ver géant de Gears of War 2 est une idée plutôt cool par contre). Le côté fun et épique est beaucoup moins présent, la faute aussi à des mobs pas très inspirés… le boss de la fin de l'acte 3 est ridicule bordel !
Je termine vite fait en parlant des personnages une dernière fois puis on passe à autre chose, mais c'est incroyable de voir à quel point les personnages de la trilogie originale écrasent les nouveaux. C'est d'autant plus perceptible lors du dernier acte du jeu où Marcus, Cole, Baird et Clayton y figurant tout du long. Au moins, ça prouve qu'il y a au moins quelqu'un qui écrit relativement bien au sein de The Coalition, qui a compris l’esprit de la licence, ce sera toujours ça de pris. Autre point, concernant JD et Fahz cette fois-ci, pourquoi ne pas avoir assumés à fond le coup des personnages détestables, surtout concernant le dernier ? Sans déconner, si c'est pour se taper des séquences où Del et Fahz jouent à « tu me sauves, je te sauve », exaspérantes de conneries tant elles sont éculées, autant ne rien mettre.
Je ne comprends vraiment pas pourquoi The Coalition a autant mis en avant son scénario, a autant voulu traiter de la psychologie de son personnage principal, alors que c'est un ratage total.
Ludiquement, ce n'est pas pour ses innovations que je retiendrais non plus Gears 5. J'évoquais le fait qu'il y a de l'infiltration lors de l'acte 1 plus haut. Ce qu'il faut savoir, c'est que cette mécanique reviendra à de nombreuses reprises… quelle horreur ! Puisqu'une image vaut mille mots, autant vous renvoyer vers la première vidéo trouvée sur internet pour que vous vous rendiez compte à quel point ce n'est pas intéressant. Je ne comprends pas comment on peut, premier degré, introduire ce genre de mécanique dans la licence tant ça ne fonctionne pas. Pas pour rien qu'Epic avait supprimée la seule séquence d'infiltration de Gears of War 2…
Autre nouveauté déjà évoquée, le « skiff », le sorte de voilier qui surf sur la glace et le sable. N'y allons pas par quatre chemins : ça n'a aucun intérêt. Ce gadget nous sert uniquement à passer d'une zone à l'autre. Aucune amélioration disponible, aucun armement… rien ! Il y a bien une séquence où il faut éviter des petites tornades, des trombes, mais ça ne dure que quelques minutes. Tout comme pour l'infiltration, c'est le genre de nouveauté dont on se serait bien passé tant celle-ci casse plus le rythme qu'autre chose.
Il y a un truc que je ne comprends pas. Une occasion manquée. Lors de la fin du chapitre 1 de l'acte 2, nous pouvons contrôler des locustes durant quelques instants. Un passage qui n'est pas sans rappeler le mode bestial de Gears of War 3 ou le mode OverRun de Judgment (le seul truc positif que j'ai retenu de ce dernier soit dit en passant). Cette mécanique sera-t-elle réexploitée plus tard dans la campagne ? Est-ce qu'il s'agit d'une manière pour les développeurs de nous teaser un mode multijoueur proches des deux sus cités ? Non, rien de tout ça. On nous fait contrôler les vermines pendant 2 minutes montre en main puis on passe définitivement à autre chose. Encore une fois, quelle est la pertinence derrière tout ça ? Limite je me sens comme un gamin de 5-6 ans à qui on aurait donné un jouet avant de le lui reprendre. S'agit-il d'une mécanique avortée ou qui sera présente dans Gears 6 ? Bordel ! C'est quand même hallucinant de se poser plus de questions sur l'intérêt d'un tel ajout qu'on passe de temps à jouer avec !
Voilà, c'est tout, c'était les nouveautés de Gears 5, ça donne envie non ?
Glissons gentiment vers la fin de la critique du mode solo de ce Gears 5 en évoquant des choses positives… enfin, je vais essayer. Il y a un point sur lequel on ne peut pas critiquer Gears 5, c'est sur l'utilisation de l'Unreal Engine 4. Rien à dire à ce niveau-là, on est face à quelque chose de presque irréprochable… presque car les développeurs ont quand même cru bon d'inclure un antialiasing temporel qui floute les textures et qui n'est bien évidement pas désactivable. J'ai beaucoup critiqué le skiff, au moins, il sert à sublimer la technique du titre… à croire qu'il a été conçu pour ça. Mais surtout, les décors sont quand même vachement détaillés, on sent que les développeurs se sont fait plaisir sur ce point. Ça a toujours été une qualité de la série, et Gears 5 ne déroge pas à la règle : on ne perdra jamais notre temps à zieuter à droite à gauche.
Quoique… désolé, je vais retomber dans le négatif, mais autant graphiquement le titre est irréprochable, autant en ce qui concerne la direction artistique du titre, si les bases de la série sont toujours présentes, restent solides, on continue dans la laideur en ce qui concerne la DA introduite avec Gears of War 4. Ça recoupe avec ce que je disais plus haut, du coup je ne m’éterniserais pas dessus, mais tous le délire science-fiction s'accommode très mal avec la série, fait très générique. Et puis, bordel ! C'est quoi cette jaquette moche ? Qui a validé ça ?
Encore pire, en ce qui concerne les bogues, j'ai noté de nombreux soucis de finitions en solo. Un gros bogue graphique lors de l'acte 2, une mission secondaire qui ne souhaite pas se lancer durant l'acte 3, quelques murs invisibles à plusieurs reprises (toujours très sympa quand on utilise une arme explosive ou le rayon de l'aube). Encore pire, et j'ai remarqué ça lorsque j'ai refait le jeu pour débloquer les collectibles, mais si on avance trop vite, on peut facilement bloquer l'exécution du prochain script, nous obligeant à revenir au dernier checkpoint. Sans nul doute l'épisode de la franchise avec lequel j'ai rencontré le plus de failles de ce genre. Bref, un jolie cocktail qui ne m'a pas motivé à finir le jeu en ironman, contrairement à Gears of War 4, alors que ce cinquième opus est bien plus facile.
Ayant lancé le titre directement en mode inconcevable, j'en ai eu pour une grosse quinzaine d'heures selon l'horloge Steam, moins de 14 selon celle du jeu. Honorable pour le genre ? Encore une fois, j'ai essentiellement trouvé ce Gears 5 mal rythmé, générique, ce qui fait qu’en terme d'expérience sur la campagne solo (j'insiste sur le solo), je placerais sans nul doute cet épisode juste au-dessus de Gears of War 3, qui reste le bon dernier de la série selon moi.
Il y a cet entre-deux entre un jeu trop classique d'une part, et un studio qui tente d'imposer sa patte d'autre part, mais ça ne fonctionne pas du tout. En exagérant à peine, je pourrais limite affirmer que tous les pires choix ont été effectués à chaque occasion possible.
J'évoquais Deus Ex Mankind Divided plus haut dans cette critique, et plus je l'approfondis, plus je décèle des points communs entre les deux expériences : une suite qui ressemble à un titre qu'on aurait coupé en deux, qui ne semble pas totalement finie ; une expérience que j'aurais beaucoup de mal à recommander à ceux qui n'ont pas apprécié la précédente tant celle-ci stagne voire fait moins bien que la précédente ; une licence qui pourrait presque donner l'impression de se parodier par moments…
Mais à qui la faute du coup ?
Vous pouvez souffler, j'ai fini de parler du solo. Maintenant, le multijoueur. Je m'éterniserais moins sur ce dernier car les changements restent relativement faibles face à ce qu'apportait Gears 4 face à son prédécesseur, mais il y a des trucs à dire dessus tout de même.
Gears of War oblige, on retrouve un multijoueur avec un système d'hôte encore assez souvent à la ramasse. C'est loin d'être injouable, mais pour un titre de 2019, sachant que j'ai une meilleure connexion internet depuis, ça reste difficilement pardonnable. C'est d'autant plus regrettable qu'il est plus simple de trouver du monde en partie classé sur le 5 (Gears 4 laissait aux joueurs Xbox la possibilité de bloquer la connexion avec les joueurs PC, ce qui ne semble plus être le cas ici), mais étant donné qu'il arrive très souvent qu'un joueur quitte la partie ou soit AFK dans ces parties-là (ce qui fait encore plus mal vu qu'il s'agit de 4vs4 et non plus de 5vs5) ; que contrairement aux parties rapides, les parties classées ne s'enchaînent pas automatiquement ; et que le titre fait systématiquement des estimations du genre « moins de 5 minutes d'attentes », alors que ç'en fait déjà 10 qu'on attend, vous comprendrez pourquoi j'ai vite abandonné l'idée de jouer en classé. Il me semble que Gears 4 indiquait combien de joueurs on avait retrouvé. Pour le coup, que ce soit le cas ou non, ç'aurait été judicieux d'inclure une telle fonctionnalité. C'est à se demander si les serveurs sont partis en congés quand ça fait déjà plusieurs minutes qu'on attend. Dans le même ordre idée, il n'est pas possible de lancer la recherche sur tous les modes de jeux en même temps : en partie rapide il faudra passer par des sélections là où en classé il faudra sélectionner un mode de jeu particulier. Dommage qu'il soit impossible de cocher toutes les sélections d'un coup pour accélérer davantage la recherche de parties.
Du côté de la horde, on retrouve le système de classe introduit dans l'épisode précédent, mais avec quelques différences néanmoins. Déjà, les classes sont bien plus nombreuses (5 dans le 4 contre 19 dans le 5), mais surtout, chacune d'elle possède une capacité active unique. Autant ça reste une avancée par rapport à Gears 4, autant monter chaque classe au lvl 20 risque bien de vous prendre des centaines d'heures si vous tentez le coup. À cela, ajoutez un système de cartes à collectionner (des sortes de compétences passives) hérité de Gears of War 4 et vous comprendrez pourquoi autant je considère la horde de Gears 5 comme étant la meilleure de la série, autant je la considère aussi comme étant barbante pour peu qu'on ait passé du temps sur les autres modes horde de la série. Vrai plus par rapport aux épisodes précédents ceci dit, les nombreuses variantes du mode horde, notamment le mode frénésie, qui limite le mode à 12 vagues (et non plus 50), bien plus violentes, mais aussi bien plus courtes. Je pense que j'aurais passé encore moins de temps sur ce mode de jeu si la horde frénésie n'avait pas été introduite.
Enfin, petit nouveau dans la série, le mode fuite. Cette introduction à l'unique extension du titre, Hivebusters, reprend les classes du mode horde, à la différence que contrairement à ce dernier, et comme son nom l'indique subtilement, il ne faut plus se défendre face à un nombre déterminé d'ennemis, mais fuir une zone donnée. On ressent l'inspiration battle royale avec ce nuage toxique qui, s'il nous atteint, nous élimine rapidement, ainsi que l'obligation de ramasser de l'équipement, le jeu nous faisant commencer chaque partie avec pour seule arme notre pistolet. Ce n'est ma foi pas si inintéressant que ça, ce mode apportant une véritable tension lorsque nous sommes submergés par l'ennemi et que le gaz est juste derrière nous, bien que les premières parties ne se révèlent pas très intéressantes. De toute façon, qu'on en soit fan ou non, tout comme c'était le cas pour le mode Bestial de Gears of War 3 ou le mode OverRun de Judgment, m'étonnerait qu'on retrouve le mode Fuite dans les prochains épisodes.
Bilan mitigé pour ce Gears 5 donc. Je ne cache pas que si je n'étais pas fan de la série que j'aurais vite abandonné l'épisode dont il est question ici. Encore une fois, autant j'étais prêt à pardonner pas mal de défauts au quatrième épisode car c'était le premier jeu d'un nouveau studio, autant j'ai bien plus de mal à accepter les nombreux errements de ce Gears 5. La comparaison avec Deus Ex Mankind Divided va dans ce sens : difficile pour moi de recommander ce dernier jeu si vous n'avez pas apprécié le précédent tant il est justement globalement moins bon que son prédécesseur. Encore plus difficile de le recommander à des nouveaux venus tant le titre fait écho à des épisodes de la série qui lui sont bien meilleurs. L'autre série à laquelle je ne peux m'empêcher de comparer Gears of War étant bien évidement l'autre licence phare de Microsoft, à savoir Halo (une saga qui a eu droit à son heure de gloire et qui a eu une véritable influence sur l'industrie, devenue anecdotique depuis sa reprise par un autre studio interne à l'éditeur). À la seule différence qu'autant je ne vois pas ce qu'il est encore possible de faire de Halo aujourd'hui tant on retrouve régulièrement des FPS la surpassant, autant le TPS, et plus précisément le cover-shooter, étant un genre devenu marginal, qui aurait presque disparu de la circulation, la continuité de Gears of War pourrait encore se révéler pertinente. Et c'est là toute l'ironie de l'histoire. En étant le seul de son propre genre, on pourrait penser que l'absence de concurrence vient de la surdomination de la licence, un peu comme c'était le cas avec les open-world et les Grand Theft Auto passé un temps, que Gears of War serait tellement bon que nulle autre licence n'oserait se mesurer à elle. Ce n'est pas du tout le cas. La saga Gears of War a un boulevard devant elle, le trône est à portée de main (quoique portée de cul conviendrait mieux), et pourtant, alors qu'aucune autre n'est là pour tenter de s'asseoir dessus, Gears of War préfère le laisser vacant. Quel gâchis ! Ne manque plus qu'à prier pour que le roi daigne enfin faire son retour…
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Créée
le 26 oct. 2025
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le 18 oct. 2019
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Avec Gears of War 4 The Coalition prouvait qu'ils étaient capables de faire revivre la licence en gardant sa saveur tout en faisant évoluer de façon logique son histoire, le tout sur une optimisation...
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le 7 sept. 2019
10 j'aime
4
Je suis un très grand fan de la première trilogie de Gears of War, l'un des fer de lance de la xboite avec Halo. La série, qui était sensée avoir été définitivement clôturée après la sortie du 3,...
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le 7 sept. 2019
9 j'aime
2
livre qui serre a rien car je métrise déja bien la lange de moliaire, je le conseille néant moin a ceu qui on dé probléme pour ét crire.
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le 22 mai 2013
20 j'aime
10
Cette critique porte sur les trois premières saisons et partiellement sur la quatrième (vu en avance très rapide et en moins d'une demi-heure). Je déteste cette série ! Mais à un point où je crois...
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le 22 mars 2020
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Clairement moins bon que Arkham Asylum, tu auras beau foutre un environnement ouvert dans ton jeu, si c'est pour se taper 25 mille allers-retours ça n'a strictement aucun intérêt. Pareil pour les...
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le 28 janv. 2014
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